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À deux semaines du premier scrutin, les instituts de sondages accordent à Jean-Luc Mélenchon une montée fulgurante mais encore insuffisante pour se qualifier au second tour. Que faudrait-il pour que le candidat LFI rejoigne le cercle très restreint des admis au tour suprême ? Clémentine Autain, députée de La France Insoumise, se félicite d’avoir « enclenché une dynamique voire une proposition nouvelle qui s’inscrit dans cette tradition de la gauche ». Le vote utile à gauche lancé par Ségolène Royal joue en faveur de Jean-Luc Mélenchon qui rassemble autour du « progrès humain », seule alternative pour contrecarrer le « Président des riches toujours plus sûr de lui-même » et « L’extrême droite ». Sur ce pan de l’échiquier politique, le député ne fait pas l’unanimité notamment sur la question du nucléaire, point de discorde avec son adversaire Fabien Roussel, candidat PCF. « Nous avons une opportunité historique de changer l’ambiance dans le pays » clame notre invitée qui invite les électeurs communistes à rejoindre le camp LFI. Parmi les propositions évoquées par Jean-Luc s’il parvenait à remporter ce premier scrutin, on retrouve le partage des richesses de service public, la retraite à 60 ans… « Ce sont tous ces sujets là que nous voulons mettre sur le devant de la scène » déclare Clémentine Autain qui appelle non pas au vote utile mais au « vote vital ».

Alors que l’on assiste à une flambée des prix de l’énergie record aggravée par la montée en puissance du conflit russo-ukrainien, quelles seraient les mesures prises par Jean-Luc Mélenchon, pour limiter l’inflation ? À partir du 1er avril, le gouvernement a annoncé baisser les prix à la pompe de 15 à 18 centimes. Le député des Bouches-du-Rhône lui, propose de bloquer les prix de l’énergie et de réinstaurer le carburant à 1.40€. Réalité ou pure utopie ? Pour Clémentine Autain, il suffirait de rédiger un décret permettant de baisser les prix et de taxer les grands groupes comme Total qui font des « profits indécents ». Cette proposition aurait pour effet de rehausser le SMIC à 1400€ ainsi que les minimas sociaux. « Nous voulons que celles et ceux qui travaillent puissent gagner correctement et dignement leur vie et que ceux qui ne sont pas dans l’emploi profitent du partage que nous allons opérer » poursuit notre invitée en réaction à la proposition de réforme du RSA mise sur la table par Emmanuel Macron. Sommes-nous prêts à basculer dans un système de gauche radicale ? « Ce qui va tout changer, c’est la mobilisation populaire qui va enclencher un mouvement pour qu'enfin, la marche de l’égalité soit reprise dans notre pays » argue la conseillère régionale d’Île-de-France qui dénonce le libéralisme confondu à tort avec la liberté.


Guerre en Ukraine : la gauche résiste à J.L Mélenchon

La défiance vis-à-vis de Jean-Luc Mélenchon chez certains électeurs de gauche réside dans la position ambiguë du candidat LFI sur le sujet sinueux de la Guerre en Ukraine. Jugé trop complaisant à l’égard de Vladimir Poutine, cela freine-t-il son ascension ? « Le mouvement de La France Insoumise veut entraîner le camp de la paix » tempère Clémentine Autain. Alors que le président Zelensky s’est adressé aux députés du Parlement par visio-conférence, le chef de fil du LFI a salué cette initiative tout en rejetant la demande du chef d’État ukrainien qui appelait l’Europe à lui fournir des armes. « La logique de guerre n’amène pas la paix […] il faut mener le rapport de force avec Poutine qui est un tyran extrêmement dangereux mais pour éviter d’être confronté à des guerres aux portes de l’Europe, il faut une vision stratégique qui renforce l’ONU et permette à la France de sortir de l’OTAN » explique la députée qui justifie le parti-pris de son candidat, très commenté au sein même du parti.

À gauche, les candidats assènent Jean-Luc Mélenchon qu’ils considèrent comme « un ami des dictateurs ». Clémentine Autain se dit révoltée par ses interventions intempestives et caricaturales en défaveur de son candidat : « Il n’y a pas d’ambiguïté […] il faut arrêter d’expliquer que Jean-Luc Mélenchon renverrait dos à dos l’Ukraine et la Russie ».