Emmanuel Macron aura-t-il la majorité pour pouvoir gouverner ? A peine a-t-il été réélu à l’Élysée, que la bataille pour les élections législatives, qui se tiendront les 12 et 19 juin prochains, a déjà commencé. Le Rassemblement national et La France insoumise mobilisent leurs forces pour espérer obtenir le contre-pouvoir à Emmanuel Macron. Dès l’entre-deux tours, Jean-Luc Mélenchon avait déjà appelé les électeurs à « l'élire Premier ministre ». Pour imposer une cohabitation à Emmanuel Macron, le parti LFI appelle à une union des gauches. Une réunion avec le Parti socialiste doit se tenir ce mercredi 27 avril 2022. « Nous avons un enjeu : faire en sorte qu’une majorité ne permette pas à Emmanuel Macron d’appliquer son programme et nous permettre de transformer le quotidien de millions de Françaises et Français », a déclaré Clémentine Autain, invitée des 4 Vérités, ce mercredi 27 avril, sur France 2. La députée LFI de Seine-Saint-Denis, appelle à une « majorité diverse ». « Nous avons la volonté de construire une fédération populaire et voulons proposer à nos partenaires potentiels de la bâtir ensemble », précise-t-elle.
Une chose est sûre : ce projet se fera sur la base de celui qui est arrivé en tête, à savoir sur les propositions de Jean-Luc Mélenchon, arrivé en troisième position du premier tour de l’élection présidentielle. Au sein du PS, les voix divergent autour de cette potentielle alliance. « Le PS décide de son avenir. Nous faisons une proposition politique car il y a une urgence. Les bras sont ouverts, car nous n’allons pas y arriver tout seul », estime Clémentine Autain.
De son côté, Yannick Jadot, le candidat d'EELV, se dit favorable à une union des gauches, mais refuse que celle-ci se fasse derrière Jean-Luc Mélenchon. « Les urnes ont parlé. Les Français ont porté à 22% Jean-Luc Mélenchon quand les autres candidats n’atteignent pas 5%. Il me semble que ce serait le plus raisonnable », réagit l’élue. Elle l’assure : « il n’est pas question d’hégémonie », ni de « dissoudre les partis politiques ». « Nous proposons un inter-groupe à l’Assemblée nationale. C’est un mouvement qui doit vivre de sa diversité, de son pluralisme. Mais il faut également de la cohérence politique », ajoute-t-elle. Clémentine Autain est ferme : « nous ne voulons pas d’un simple accord électoral comme le souhaite Yannick Jadot ».
Néanmoins, pour l’heure, les sondages donnent l’avantage à la majorité présidentielle.
Selon une projection Harris Interactive, le parti d'Emmanuel Macron, LREM, et ses alliés, arriveraient en tête de justesse, cumulant 24% des voix. Juste derrière ? Le Rassemblement national (23%) et La France Insoumise (19%). « C’est une élection très difficile à anticiper pour les sondeurs. Le sondage ne tient pas compte de la dynamique politique. Il y a trois blocs quasiment équivalents. Si les Verts et les Communistes s’allient avec nous, nous pourrions être le bloc en tête. Les chiffres qui sont là peuvent être déjoués », conclut Clémentine Autain.