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L’ambiance est explosive à l’Assemblée nationale avec la menace d’une censure du gouvernement de la part du Nouveau Front populaire, qui sera peut-être soutenu par les députés du Rassemblement national. Alors que la chute du gouvernement Barnier semble inéluctable, les députés de la majorité se sont montrés très agressifs, prêts à en venir aux mains. Des images « déplorables et affligeantes » pour la porte-parole du gouvernement, invitée sur le plateau des 4 vérités ce vendredi 29 novembre 2024. Maud Bregeon estime que les images de l’hémicycle diffusées dans l’émission font « beaucoup de mal aux politiques, à l’image [qu’ils renvoient] ». « Au-delà des individualités, c’est l’image que nous renvoyons collectivement qui nous affaiblit », ajoute-t-elle. 

Des tensions entre les députés qui se sont augmentées depuis le refus de la majorité d’acter l’abrogation de la réforme des retraites proposée par la France Insoumise lors de leur niche parlementaire, ce jeudi 28 novembre 2024. Pour notre invité, « penser prétendre que l’on puisse revenir sur un sujet aussi crucial pour l'économie française et pour le système de retraites par répartition en quelques heures de débat, c’est mentir aux Français. » Face à Jeff Wittenberg, elle insiste sur la nécessité pour les députés de défendre leurs positions par des amendements, et que le débat est vital pour une démocratie. Néanmoins, le sujet de la proposition de loi des Insoumis de revenir à un départ à la retraite à 64 ans ne fait pas partie des causes à discuter pour Maud Bregeon : « Cette réforme des retraites, on ne l’a pas fait par plaisir, mais parce que c’était nécessaire. Le Premier ministre a proposé d’améliorer cette réforme en lien avec les partenaires sociaux, ce qui nécessite du dialogue, plus que du débat. » 

Un gouvernement aux ordres du RN ?  

La représentante du gouvernement a tenu à répondre aux menaces de censure brandies par le Rassemblement national, qui donne au gouvernement un délai jusqu’au lundi 2 décembre 2024 pour faire plus de concessions. Alors que Michel Barnier a toujours défendu son envie de faire des compromis, il a choisi de renoncer à une hausse de la taxe sur l’électricité, qui faisait partie des lignes rouges de l’extrême droite. « Pour trouver des compromis, il faut être deux », rétorque Maud Bregeon, évoquant les risques encourus si la France finit l’année sans budget. « Nous serons à 7% de déficit l’année prochaine si on ne fait rien. Ceux qui censureraient le gouvernement et ne permettraient pas à la France de finir l’année avec un budget, affaibliraient considérablement notre pays et en porteraient la responsabilité », annonce notre invitée. 

Marine Le Pen et Jordan Bardella font pourtant pression sur la coalition de centre-droit pour réformer l’Aide Médicale d’État (AME). Une demande de plus du Rassemblement national à laquelle le gouvernement pourrait bien céder : « C’est une porte qui avait été ouverte par le gouvernement », défend sa porte-parole. Celle qui s’est dite favorable à une révision du panier de soin de l’AME explique : « Il est normal qu’on réduise les dépense de l’AME, et la meilleure façon structurelle de réduire l’AME est de réduire l’immigration clandestine en France. »