Depuis l'annonce de la démission de Michel Barnier ce jeudi 5 décembre 2024, les langues se délient pour lui trouver un remplaçant. Ou une remplaçante ? Invitée sur le plateau des 4 vérités ce vendredi 6 décembre 2024, Anne Hidalgo se montre très ferme : elle n'a pas prévu de quitter son poste à la mairie de Paris avant la fin de son mandat pour s'établir à Matignon. Selon elle, le pays est en « crise politique et démocratique majeure », une crise qui n'est pas nouvelle et qui « couve depuis de nombreuses années. » Elle réfute le terme de « front anti-républicain » employé par le président de la République pour désigner les députés qui ont voté en faveur de la censure, et estime qu'il s'agit d'une « faillite collective » : « le Président a sa part de responsabilité, et tout le monde a sa part de responsabilité », explique la socialiste.
Se refusant à faire le procès de son parti politique dans le cadre de son union avec la France Insoumise, Anne Hidalgo estime qu'il « fallait une autre solution que la censure », mais que le budget préparé par Michel Barnier était aussi critiquable : « il n'y avait rien pour protéger les classes moyennes et les services publics », insiste notre invitée. L'heure est à présent à la discussion et au consensus pour la maire de Paris, qui invite les élus de gauche à « se mettre autour d'une table » pour chercher des sujets sur lesquels travailler avant la prochaine dissolution.
Elle salue également la décision d'Emmanuel Macron de ne pas quitter l'Élysée : « le pays est déjà dans une situation difficile, ce n'est pas la peine de précipiter le chaos », analyse l'ancienne candidate du PS à la présidentielle de 2022. Elle ajoute cependant qu'il est important d'écouter les citoyens : « je pense qu'il faut écouter nos concitoyens qui se sont exprimés massivement contre la réforme des retraites. » Selon elle, la priorité concerne la question du logement et des transports qui rassemblent et sont des sujets qui peuvent drastiquement améliorer le niveau de vie des Français.
Pas de troisième mandat à la mairie de Paris pour Anne Hidalgo
« Je suis maire de Paris et j'irai jusqu'au bout de mon mandat », martèle Anne Hidalgo sur le plateau de Télématin. Celle qui estime que le ou la remplaçante de Michel Barnier devrait être une « personnalité de centre gauche » explique sa volonté de ne pas renouveler pour un troisième mandat à la gouvernance de la capitale : « Je suis très attachée à la transmission, je crois que c'est le moment, nous avons prouvé et démontré, malgré toutes les critiques, que Paris est une ville attractive, belle, qui a montré sa compacité de transformation dans ce monde si compliqué. »
La femme politique franco-espagnole cite l'incendie de la cathédrale Notre-Dame, le Covid, l'organisation des Jeux olympiques et paralympiques comme des épreuves qui lui ont fait vivre « deux mandats à fond. » La maire entrevoit en Rémi Féraud un très bon remplaçant à son poste : « Il est le plus solide, il a une très belle expérience. Pour diriger une ville comme Paris pendant une période où il y a eu beaucoup de crises, il faut être solide et avoir un cap clair », précise-t-elle.
Sa carrière quant à elle ne s'arrêtera pas à l'Hôtel de ville de la Ville-Lumière. Anne Hidalgo détaille son envie de continuer à faire de la politique : « dans la crise démocratique que nous connaissons, il y a une nécessité de créer une grande force sociale démocratique, et je serai très appliquée aux questions environnementales », assure-t-elle. À la veille de la réouverture de Notre-Dame de Paris, ce samedi 7 décembre 2024, Anne Hidalgo rappelle l'importance de ce symbole : « c'est quelque chose de très fort, on a réussi à se rassembler, à avoir un cap, un objectif et je crois qu'on a fait la fierté du pays. »