En 2023, le déficit public s’est élevé à 5,5 % du produit intérieur brut (PIB), soit 154 milliards d’euros, selon les résultats publiés mardi 26 mars par l’Insee. Un chiffre très supérieur aux 4,9 % visés par Bercy, dans le cadre de la loi de finances pour 2024, adoptée en fin d’année dernière. Faut-il augmenter les impôts ? Au gouvernement, c’est un véritable casse-tête. « On ne change pas une politique économique qui gagne, une politique qui a créé plus de deux millions d’emplois et a rompu avec des années de désindustrialisation », réagit, Mathieu Lefèvre, député Renaissance du Val-de-Marne, invité des 4 Vérités ce vendredi 05 mai, sur France 2. « Quand la situation va mal, on a toujours ce réflexe de vouloir augmenter les impôts. Le Premier ministre propose de capter les rentes dans tous les secteurs qui ont eu des rentabilités disproportionnées. Mais en aucun cas nous voulons augmenter les impôts des Français, et surtout pas les impôts des Français qui travaillent », assure l’élu.
Assurance vie, superprofits, impôt sur la fortune immobilière… Pour combler le manque à gagner, certains se disent favorables à augmenter la taxation. « On ne va pas remettre en cause le cœur de notre politique économique qui a fonctionné », affirme Mathieu Lefèvre. « Les Français sont étouffés, asphyxiés par les impôts. On ne répond pas à une crise de baisse de recette par une augmentation d’impôts ». Comment expliquer un tel dérapage des chiffres ? « C’est le résultat d’un choc extérieur. La croissance ralentit partout dans le monde. Il y a des tensions géopolitiques extraordinaires : le conflit au Proche-Orient, la guerre en Ukraine qui s’intensifie… cela a des effets sur les recettes fiscales », explique le député.
Selon les informations du Figaro, Emmanuel Macron n’a pas manqué de recadrer Bruno Le Maire lors d’une réunion consacrée notamment à la situation des comptes publics le 20 mars dernier. « « Bruno, ça fait quand même sept ans que tu es là », aurait lâché le Président de la République. « Je travaille au quotidien avec Bruno Le Maire, c’est une vigie en matière de dépense publique », défend Mathieu Lefèvre. « Il partage avec le président de la République l’absolue nécessité de se désendetter, il en va de la souveraineté de la France », précise-t-il, restant néanmoins réaliste sur la situation. « Incontestablement, notre situation de finances publiques n’est pas bonne. Elle est dégradée. Il faudrait être aveugle pour ne pas le voir. Pour autant, c’est Bruno Le Maire qui a permis à la France de sortir de la procédure de déficit excessif, dans laquelle nous étions rentrés en 2009 », souligne le député, qui appelle à revenir au « sérieux budgétaire ».
Majorité cherche des solutions
Dans ce cadre, le Premier ministre Gabriel Attal a annoncé sa volonté de réformer l’assurance chômage. Ce projet ne fait pas l’unanimité, même au sein de la majorité. « C’est sain qu’il y ait du débat dans la majorité. Je récuse que ce soit une réforme budgétaire. Son objectif c’est avant tout de revenir au plein-emploi. Dans notre pays, 340 000 offres d’emploi ne sont pas encore pourvues », commente Mathieu Lefèvre. « Nous allons financer notre modèle social par plus de travail ».
A deux mois du scrutin des élections européennes, la liste de la majorité peine à se démarquer tandis que Jordan Bardella et le Rassemblement national caracolent en tête des sondages depuis plusieurs semaines. « Nous allons combattre. Nous allons dénoncer cette imposture devant les Français. A la fin, son programme sera une feuille blanche », affirme Mathieu Lefèvre.