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Les discussions se poursuivent au sein du Nouveau Front Populaire. Deux jours après le résultat des législatives et la victoire du NFP, qui a remporté 178 sièges, dimanche 7 juillet , la gauche cherche toujours son Premier ministre. « Le président de la République doit appeler un homme ou une femme du Nouveau Front Populaire, c’est le respect de la démocratie et du vote des électeurs. Mais ensuite, il va falloir trouver un chemin, pour apaiser la France, rassembler et le faire dans la clarté », explique Johanna Rolland, première secrétaire nationale déléguée du PS et maire de Nantes, invitée des 4 Vérités, mardi 9 juillet 2024, sur France 2. Si La France insoumise revendique sa légitimité de part son nombre majoritaire de sièges, d’autres plaident pour un vote au sein de l’ensemble du NFP. « Il doit y avoir un vote, soit au sein du groupe majoritaire, soit de la totalité des députés. Cela va faire l’objet de discussions », affirme-t-elle. 

Vers une coalition ? 

Le NFP dispose en réalité d’une très courte majorité. Juste derrière,  le camp présidentiel est parvenu à sauver les meubles avec 163 députés, devant le Rassemblement national (RN) et ses alliés, donnés grands favoris du scrutin, qui n'ont finalement obtenu que 143 sièges. Dans ce cadre, et dans l’espoir de gouverner, le NFP pourrait-il ouvrir sa majorité à une partie du bloc central ? « Sur les bases du Nouveau Front Populaire nous sommes clairs, mais pas sectaires. Pour celles et ceux qui veulent se retrouver sur ces bases, notamment les Macronistes de gauche, nous sommes ouverts », souligne Johanna Rolland. L’ancienne présidente de France urbaine, estime que sur certains sujets, le NFP peut rassembler plus largement. Parmi eux ? La désertification médicale ou la police de proximité. « En intelligence collective, on peut aller chercher une majorité sur certains projets », déclare-t-elle. 

De son côté, Jean-Luc Mélenchon ne veut faire aucune concession, aucune coalition. Dans son discours post-scrutin, dimanche soir, le chef de file de La France insoumise a affirmé que le Premier ministre qui serait désigné par le NFP pourrait gouverner « par décret sans vote ».  « Le programme c’est la boussole », réagit-elle. Mais sans vouloir trahir les électeurs du premier tour, Johanna Rolland se dit ouverte à trouver des consensus. « Le Front républicain nous oblige », affirme-t-elle. Jean Luc Mélenchon à Matignon ? « Jean Luc Mélenchon n’est pas celui qui dirigera le gouvernement du Front Populaire », clarifie-t-elle. 

Lundi 8 juillet, le président de la République a refusé la démission du Premier ministre Gabriel Attal afin qu’il puisse assurer la stabilité de l’État, en attendant de trouver une majorité alternative. « Pour ne pas ajouter du chaos au chaos, nous n’y sommes pas opposés. En revanche, Emmanuel Macron doit reconnaître sa défaite », affirme Johanna Rolland. « Aujourd’hui le pouvoir est à l’Assemblée nationale. Le pouvoir a basculé de côté ».