Selon le dernier baromètre du Conseil représentatif des associations noires (Cran)*, paru sur franceinfo et le journal Le Parisien, 91% des personnes noires ou métisses ont le sentiment d’avoir déjà été au moins une fois victimes de discriminations liées à leur couleur de peau. « Je ne sais pas d’où sort ce chiffre, il me paraît très excessif. Je pense qu’il faut respecter les lois de la République qui combattent le racisme », commente Eric Ciotti, président du groupe Les Républicains, invité des 4 Vérités, mercredi 15 février sur France 2, appelant néanmoins à la « prudence sur les interprétations ». Alors que la question des statistiques ethniques, aujourd’hui interdites en France, émerge régulièrement dans le débat public, l’élu se dit favorable à un retour de cet « outil », notamment « pour améliorer les conditions de l’immigration ».
La réforme des retraites est toujours à l’étude à l’Assemblée nationale. Mercredi 14 février, un peu avant minuit, le gouvernement a subi un premier revers majeur. Les députés ont, en effet, rejeté l’article 2, qui instaure un index sur les seniors, par 256 voix contre 203 et 8 abstentions. Parmi eux, 38 députés LR ont voté contre. « Je n’ai pas pris part au vote. Nous avions décidé dans le groupe de voter contre cet article qui est un article alibi, autrement dit, qui ne sert à rien. Il imposait des contraintes aux entreprises, notamment aux petites entreprises. (…) C’était sûrement une disposition anticonstitutionnelle, elle n’avait rien à faire dans un projet de loi de financement de la sécurité sociale et surtout : elle ne portait ni des mesures de contraintes ni d’incitation. C’était un outil statistique », réagit Eric Ciotti au micro de Thomas Sotto. Il se dit également ouvert à « une conférence tripartite entre l’Etat, les partenaires sociaux et les patrons » et « opposé à toute forme de sanction ».
Les Républicains favorables ?
Ne disposant que d’une majorité relative à l‘Assemblée nationale, le gouvernement espère pouvoir faire voter sa réforme des retraites grâce au soutien des Républicains. Mais au sein du parti, les voix sont divisées. « Personnellement, je la voterai », affirme son président. « Avec ma famille politique, nous avons voté une motion à la quasi unanimité, disant que nous souhaitions voter cette réforme car elle est nécessaire si on veut sauver le système par répartition, mis en place par le général de Gaulle », explique-t-il. Parmi les principaux frondeurs ? Aurélien Pradié, numéro 2 des LR, se dit toujours hostile à cette réforme des retraites. « On est un parti libre. Je suis là pour amener tout le monde dans une position qui conserve la place des Républicains. On est un parti de gouvernement, on veut l’être, on doit redresser la France », martèle Eric Ciotti. « Je veux amener notre famille politique à gagner les élections présidentielles en 2027 », affirme-t-il appelant à la responsabilité, contre ceux qui se « contentent d’une opposition stérile sans proposition, ou, dont les propositions qui, si elles étaient appliquées, mettraient le pays à genoux ».
Autre sujet brûlant, la loi immigration. Le gouvernement a dit qu’il était prêt à faire des compromis. Sur ce point, Eric Ciotti se dit formellement opposé. « Les chiffres de l’immigration n’ont jamais été aussi mauvais. Il n’y a pas de volonté d’expulser plus fortement et les dispositions qui sont dans ce texte n’ont pas suffisamment de force pour enrayer cette spirale très dangereuse pour notre pays », fustige-t-il.