Au moins 27 migrants, qui tentaient de gagner le Royaume-Uni, mercredi 24 novembre, sont morts dans le naufrage de leur embarcation dans la Manche, au large de Calais (Pas-de-Calais). « La France ne laissera pas la Manche devenir un cimetière », a réagi, mercredi soir, le chef de l'État, Emmanuel Macron. Une réunion d'urgence interministérielle se tiendra jeudi 25 novembre autour du Premier ministre. Un drame inédit qui a provoqué une véritable onde de choc et pose aujourd’hui la question de la responsabilité. En quelques heures, cinq passeurs suspectés ont été arrêtés. « Si on veut éviter le chaos dans notre pays, il faut des centres d’accueil digne de ce nom, pour faire les premiers travaux administratifs d’hébergement. Il faut aussi mettre des moyens dans l’Ofpra et régulariser ceux qui travaillent en France depuis des années », a estimé Éric Coquerel, député de la France Insoumise de Seine-Saint-Denis, qui souhaite également revoir les accords du Touquet. « Il faut arrêter d’avoir le cœur endurci. Des personnes meurent sur nos littoraux. Nous avons les moyens de l’empêcher, nous ne le faisons pas. Il faut revenir à cette question, d’abord et avant tout », a martelé l'élu.
En 2020, la France a accordé plus de 220 000 titres de séjour et 25 000 demandes d’asile. La France doit-elle en accueillir davantage ? Pour Éric Coquerel, il faut argumenter et convaincre. « La question, c’est déjà d’accueillir dignement ceux qui sont là. Nous créons les conditions qui font que cela se termine par des noyés dans la Manche ou la Méditerranée ou encore des situations marginalisées ». Selon le député, il faut appréhender les choses concrètement, « de manière humaine et réaliste. L’inverse de ce que fait le gouvernement aujourd’hui », a-t-il fustigé. « On n’a pas aujourd’hui de vague migratoire telle que cela déstabiliserait notre pays ».
Covid-19, contre une « société du contrôle »
Face à la cinquième vague et la recrudescence du nombre de cas de Covid-19, le ministre de la Santé, Olivier Véran, donnera une conférence de presse, jeudi 25 novembre, à la mi-journée, pour préciser les prochaines mesures. Il pourrait annoncer la généralisation de la troisième dose de vaccin, recommandée voire nécessaire, pour obtenir un pass sanitaire. « On est en train d’entrer dans un pass sanitaire permanent. Il vaut mieux convaincre que contraindre », a estimé Eric Coquerel, qui se dit défavorable à cette mesure. Il s’oppose à « une société du contrôle généralisé » et plaide pour « remettre la gratuité des tests ». Pour inciter la population à se faire vacciner, la validité du test PCR pourrait également passer de 72 heures à 24 heures. « Le pass sanitaire est problématique pour les libertés et est une fausse sécurité, car on a tendance à alléger ses gestes barrières », a affirmé Éric Coquerel, qui milite pour un moratoire sur la fermeture des lits d’hôpitaux.