Dans la nuit de mercredi à jeudi 27 octobre, la Première ministre, Élisabeth Borne a enclenché, pour la troisième fois consécutive, l’article 49.3 de Constitution afin de faire passer l’intégralité du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS). Et ce, dans un hémicycle vidé de tous les députés de gauche et du Rassemblement national. Les députés ont 48 heures maintenant pour déposer une motion de censure. « Du côté de la France Insoumise, on va le faire », assure Éric Coquerel, président de la commission des finances à l’Assemblée nationale, et député LFI, jeudi 27 octobre, sur le plateau des 4 vérités, sur France 2. La raison ? « On ne veut plus de cette politique », ajoute l’élu, assurant que La France Insoumise prendra « tous ceux qui souhaitent rejoindre cette motion de censure ».
Lundi 24 octobre, les députés RN et de la Nupes ont déjà déposé une motion de censure contre le recours du gouvernement au 49.3 pour faire adopter le projet de budget pour 2023. Si celle du RN n’a recueilli que 89 voix, contre les 289 voix nécessaires pour faire basculer le gouvernement, le second rédigé par la Nupes a été voté 239 voix en sa faveur. En effet, les députés du Rassemblement national ont apporté leurs voix à la motion de censure de la gauche. Cela n’a pas suffi à renverser le gouvernement d’Élisabeth Borne, qui a dénoncé cette « alliance contre-nature » dans la foulée. Invité de l’émission l’Événement, sur France 2, Emmanuel Macron a vivement fustigé le « cynisme » des partis de gauche « prêts à se mettre main dans la main avec le Rassemblement national ». « Il manquait 50 voix pour faire éjecter le gouvernement », a, de son côté, réagi Jean-Luc Mélenchon. « Chacun sait que nous sommes les plus opposés au Rassemblement national. (…) Chacun comprendra que nous n’avons rien à faire avec Madame Le Pen. Nous n’avons pas de leçons à recevoir de la part de ceux qui ont fait en sorte que Marine Le Pen grimpe dans les élections depuis des années », commente Éric Coquerel. Une chose est sûre : la candidate RN a mis la gauche dans l’embarras, ce que réfute le député LFI. « Nous ne ferons pas la courte échelle au RN sur les motions de censure », clarifie-t-il. « Dans les cinq ans à venir, il faut faire en sorte qu’Emmanuel Macron ne fasse plus de mauvais coups aux Français ».
À l’approche de « la bataille » sur les retraites
Dans ce contexte tendu et alors que le pays est touché par une crise énergétique et d’inflation, la CGT a appelé, ce jeudi 27 octobre, à une nouvelle journée de mobilisation pour réclamer une hausse des salaires. Néanmoins, Jean-Luc Mélenchon a refusé d’y participer. « On fait des choses en parallèle, il y aura beaucoup de syndicalistes à cette manifestation, j’y serai », commente Éric Coquerel, qui souhaite « préparer la bataille sur les retraites ».
Éric Coquerel est actuellement visé par une enquête du parquet de Paris pour harcèlement et agression sexuelle, suite à la plainte d’une militante. « Je ne ferai pas de commentaire là-dessus. L’enquête suit son cours », a simplement réagi le principal intéressé.