Lundi 26 septembre, Julien Bayou a officiellement démissionné de ses fonctions de secrétaire national d'Europe Écologie-Les Verts (EELV), dont la charge était devenue « intenable », a expliqué son avocate. En cause ? Les accusations de « violences psychologiques » envers une ex-compagne, révélées par Sandrine Rousseau, également membre d'EELV, en direct sur le plateau de C à Vous, sur France 5. Des « faits de nature à briser la santé morale des femmes », précisait l’écoféministe. Mardi 27 septembre, le ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti, a dénoncé la « justice de droit privé » dans le cadre de ces affaires, une semaine après l’affaire Adrien Quatennens, jugeant qu’il était « temps de siffler la fin de la récréation ». « Il faut prendre en considération la parole des plaignantes. Ne rien négliger, ouvrir des enquêtes. Mais si cette parole doit être libérée, elle ne peut pas être confisquée à des fins politiciennes », a réagi ce mercredi 28, le garde des Sceaux, sur le plateau des 4 vérités, sur France 2, rappelant l’importance du « contradictoire et de la présomption d’innocence ».
Pour l’heure, aucune plainte n’a été déposée, aucune enquête n’a été ouverte dans cette affaire, révélée pour la première fois en juillet dernier, lorsque la cellule interne du parti écologiste de lutte contre les violences et harcèlements sexuels, avait été saisie. « Créer une justice parallèle est extrêmement inquiétant », estime l’ancien avocat. « Au regard des règles qui sont les nôtres, à partir de l’État de droit, on tire des conclusions, mais pas dans ces espèces de cellules », ajoute-t-il dénonçant les « petites tambouses » politiciennes. « Madame Rousseau n’est pas procureure générale de la nation. (…) Quand elle s’érige en autorité supérieure, je dis non. Si elle a des éléments, je l’invite à les transmettre au procureur de la République, comme le stipule l’article 40 du code de procédure pénale », poursuit-il. La semaine dernière, c’est Adrien Quatennens qui a démissionné de ses fonctions au sein du parti La France Insoumise, après avoir reconnu avoir « giflé sa femme » et autres épisodes de violences, dans le cadre d’un « divorce compliqué ». Une enquête a été ouverte. « Je n’ai pas à réagir sur des affaires en cours », commente Éric Dupond-Moretti.
Depuis juillet 2021, le ministre de la Justice, est, lui-même, mis en examen pour prise illégale d’intérêt dans le cadre de ses fonctions. Abandonnera-t-il ses fonctions s’il est condamné ? « Cette mise en examen ne m’a jamais entravée dans mon travail », commente le principal intéressé, qui se dit serein sur le renvoi du procès. « Je m’expliquerai en long, en large, en travers au moment voulu », renchérit-il.
Budget : 9,6 milliards pour le ministère de la Justice
Le gouvernement a présenté, lundi 26 septembre, son budget 2023, d'un montant de 22 milliards d'euros, répartis entre tous les ministères. Comme depuis les trois dernières années, le ministère de la Justice a obtenu une hausse record, avec un budget de 9,6 milliards d’euros. Néanmoins, ne disposant pas de majorité absolue à l’Assemblée nationale, et face aux oppositions, le gouvernement n’exclut pas un recours au 49.3 pour son adoption. « Cela montre à quel point le président de la République et la Première ministre sont attachés à faire évoluer la Justice et lui donner les moyens dont elle a besoin », explique le garde de Sceaux, qui souhaite que « le budget soit adopté ». Peut importe la manière ?