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Reçu dans les 4 vérités, le ministre de la justice Éric Dupond-Moretti tient en premier lieu à évoquer les plaintes des néo-ruraux contre certains agriculteurs. Si le sujet peut paraître anecdotique, le ministre rappelle qu’il appartient au périmètre de son ministère, et qu’il s’était fait, par ailleurs, la promesse et un devoir envers les paysans de s’occuper de ces affaires ubuesques : « On ne peut pas intenter des procès à ceux qui nous nourrissent. » 

Sujet plus grave, la menace terroriste qui ne lâche pas la France. Beaucoup de choses ont été faites par le gouvernement, surtout depuis les attentats de 2015, mais face aux attaques qui se multiplient, sommes-nous destinés à nous résoudre à une forme de fatalisme ? L’ancien avocat ne le croit pas. Rappelant la création du parquet national anti-terroriste, le renforcement considérable des renseignements, la mise en place d’un renseignement pénitentiaire, de quartiers d’évaluation de la radicalité et d’un suivi judiciaire des condamnés, il se félicite des mesures prises par l’État. Dans le cas de l’attaque du samedi 2 décembre, le problème soulevé est celui de l’injonction thérapeutique. Mais « comment contraindre quelqu’un à prendre ses médicaments ? » Le ministre parle d’un premier et seul responsable : son auteur. Il serait ainsi ici inexact d’accuser l’État. « Le risque zéro n’existe pas. Exiger cela n’est pas possible. Ce que l’on peut exiger des dirigeants est qu’ils soient proactifs », cite l’homme politique, félicitant le travail brillant et efficace des policiers dans cette affaire. 

Vers une amélioration du suivi judiciaire des terroristes condamnés ?

Dans le climat actuel, une question se soulève : celle des détenus condamnés pour des faits de terrorisme qui ont purgé leur peine et sortiront bientôt de prison. L’année prochaine, 36 d’entre eux quitteront ainsi leurs cellules. Des anciens détenus qui seront « tous suivis », insiste le Garde des Sceaux. Et doublement suivis : à la fois par le service des renseignements et par les autorités judiciaires. Ces améliorations ont été apportées en 2020 puis en 2021. Par ailleurs, ne faudrait-il pas, par exemple, durcir la rétention de sûreté concernant ces détenus ? Si toutes les réflexions méritent d’être considérées, elles ne doivent « pas se faire sous l’empire de l’émotion ». C’est pourquoi, concernant ces sujets, il faut nuance garder et prendre en compte l’avis du conseil constitutionnel, un atout précieux qui fait que nos républiques sont telles aujourd’hui.

Mardi 5 décembre, Marine Le Pen a accusé le gouvernement de ne « pas regarder en face l’islamisme et de le minorer. » Elle pointe la « réalité de l’immigration dans le terrorisme ». Quelle est la part réelle de l’immigration dans la terrorisme en France ? Le ministre de la Justice rappelle avant tout que beaucoup d’attentats dans notre pays sont commis par des Français. Le projet de loi immigration proposé par Gérald Darmanin est ainsi pour le ministre « une forme d’équilibre » et permet de dire à « ceux qui participent à notre économie et se sont bien intégrés que l’on a besoin d’eux. » 

Enfin, Éric Dupond-Moretti a été jugé et relaxé dans le procès pour prise illégale d’intérêts. Il parle de trois ans et demi pendant lesquels il a été « couvert de boue ». « Ma famille et moi, on a souffert de tout cela ». Aujourd’hui, le ministre de la Justice se réjouit de pouvoir « enfin tourner la page » . Faut-il par ailleurs supprimer la Cour de Justice, vivement critiquée car accusée d’être partiale car composée de Parlementaires ? Volontairement vague, le ministre évoque simplement que l’on « peut se poser la question du fonctionnement des Institutions dans une démocratie ».