À un peu moins d’un mois des élections européennes, qui auront lieu du 6 au 9 juin 2024, la gauche s’est illustrée par ses divisions. Le candidat aux Européennes du PS Raphaël Glucksmann a notamment été contraint de quitter la manifestation du 1er mai après des jets de projectiles venus de militants de la France Insoumise. Léon Deffontaines, tête de liste du Parti communiste aux élections européennes, tient à « dénoncer toutes les violences et apporter tout son soutien aux militants socialistes ». Il argue que les personnes qui sont à l’origine de ces violences ne peuvent être membres "d’aucune de nos organisation politique, et si c’était le cas, « il faudrait qu’ils en soient exclus ». En tant que candidat de 28 ans qui se présente pour la première fois à des élections, Léon Deffontaines se dit « assez effaré » par ces conflits et souhaite revenir aux thèmes qui l’intéresse : la question sociale notamment.
Plusieurs étudiants de Sciences Po, Nanterre et la Sorbonne ont organisé des blocages devant leurs universités en soutien à la cause palestinienne. Certains d’entre eux ont même engagé des grèves de la faim. Ils demandent la « condamnation claire des agissements d’Israël par Science Po », et « la fin des collaborations » avec « toutes les institutions ou entités complices de l’oppression systémique du peuple palestinien ». La position de Léon Deffontaines est de soutenir l’engagement des lycéens et appelle au mouvement d’Emmanuel Macron. « Il est temps qu’il reconnaisse l’État palestinien », clame-t-il.
Ce jeudi 2 mai, Emmanuel Macron a redit au journal The Economist qu’il n'exclut pas la possibilité d’envoi de troupes occidentales au sol en Ukraine. Pour la tête du parti communiste aux européennes, il s’agit d’une stratégie de campagne pour les européennes. « Même Zelensky a dit qu’il ne voulait pas de troupes sur le sol Ukrainien ! » Selon Léon Deffontaine, le chef d’État veut focaliser le bilan sur la question ukrainienne pour défocaliser le bilan de sa politique sociale négative.
Quelle réponse du Parti communiste à l’immigration ?
Au sujet du conflit qui oppose l’Ukraine et la Russie depuis maintenant près de deux ans, l’homme politique soutient la cause ukrainienne. Il précise qu’il juge tout de même qu’il va falloir, « à terme », sortir de l’Otan, qui est géré par les États-Unis, dont Donald Trump sera possiblement à la tête dans quelques mois. « Qui serait assez fou pour laisser Donald Trump gérer notre défense ? Nous devons retrouver une forme d’autonomie stratégique, et notamment une défense à l’échelle européenne. » Il faudra, notamment, selon le responsable politique, que la France réinvestisse dans l’armement.
Dans une lettre ouverte, la tête de liste PCF a répondu à Colombe, une électrice RN qui expliquait, en pleurs, ses difficultés et son choix de voter RN. « Je suis en colère. On a dû mal à vivre. On vote tous RN ici. On est tous en colère », disait-elle en marge du rassemblement où étaient attendus Jordan Bardella et Marine Le Pen. Léon Deffontaines se dit « frappé » par le témoignage de cette dame qui pour lui est « victime de la mondialisation », « oubliée et méprisée parfois par la classe politique, et notamment par l’Union européenne. ». Il souhaite tendre la main à cette catégorie de la population « déclassée et oubliée ».
Le RN fait aussi de l’immigration une question centrale dans les problèmes que rencontre le pays. N’est-ce-pas, en partie, ce qui fait son succès auprès de certains électeurs ? « Il n’y a pas de sujet tabou », a martelé Léon Deffontaines. Pour lui, l’immigration, est, comme le reste, un sujet dont la gauche doit aussi s’emparer afin notamment de « déconstruire les discours du RN ». Les objectifs ? accueillir « dignement » tout en rappelant que nous habitons un pays dans lequel existent, malgré tout, des frontières.
Pour l’instant, les sondages ne donnent pas le Parti communiste en tête des intentions de vote pour les élections européennes. Il est même en dessous de la barre fatidique des 5%. Mais le représentant politique reste optimiste. « Soyons la gauche la plus intelligente, si la gauche dépasse les 5%, on sera plus d’élus de gauche que de droite ! » appelle-t-il.