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L’ancien ministre des Transports et élu du parti présidentiel Clément Beaune a été éliminé dès le premier tour des législatives ce dimanche 30 juin. Une preuve de plus que même les représentants politiques de premier plan comme les anciens ministres n’ont pas toujours réussi à faire le poids contre le rouleau compresseur de l’extrême droite et la montée en flèche rapide de la gauche portée par le Nouveau Front Populaire dans ces élections. La lente agonie de la macronie est-elle annoncée ? Le président de la République aurait-il souffert d’un trop plein d’égo en organisant ces élections en quelques semaines, pensant réaffirmer sa popularité chez les électeurs et voyant l’histoire se retourner contre lui ? Pour notre invité, cette défaite au premier tour des législatives se relativise : « il y a plus grave », « on rebondit, dans la vie », a-t-il notamment affirmé au micro de Thomas Sotto. 

Les yeux rivés sur les scores du Rassemblement National pour ce premier tour (33,5%), la priorité est pour lui d’éviter à tout prix que le parti de Jordan Bardella obtienne une quelconque majorité, relative ou absolue, au Parlement. Il philosophe : « Mieux vaut perdre son élection que perdre son âme », insistant sur son intention de ne jamais s’allier à l’extrême droite et de la combattre corps et âme. Il profite de l’occasion pour « saluer le courage » de celles et ceux qui se sont désistés pour éviter à tout prix que l’extrême droite ne passe au second tour, « à gauche, notamment », précise-t-il. 

Battre l’extrême droite et reconstruire l’arc républicain 

Fidèle à son camp, il poursuit : « Je ne pense pas qu’Emmanuel Macron ait fait le jeu de l’extrême droite ». Pragmatique, il considère la responsabilité partagée, y compris par lui-même, qui a été aux côtés du Président pendant presque 7 ans. C’est pourquoi il continue aujourd’hui le combat contre le Rassemblement National, en croyant encore à la victoire dimanche prochain, le 7 juillet, pour le deuxième tour des législatives. Il martèle une instruction très claire : toujours voter contre le parti fondé par Jean-Marie Le Pen et soutenir le deuxième candidat en liste, qu’il s’agisse d’un candidat des Républicains qui ne se serait pas rallié à Éric Ciotti, ou d’un candidat de gauche, y compris de la France Insoumise. « Je préfère que nos candidats se désistent dès qu’il y a un risque », continue-t-il. 

S’il avoue avoir des réticences personnelles contre les Insoumis, qu’il a combattus plus d’une fois à l’Assemblée, il admet que certaines défaites LFI bénéficient au camp présidentiel dans ces législatives, et des retraits de candidats LFI à leur profit également. La fin justifie manifestement les moyens pour Clément Beaune, qui préfère éviter le RN au maximum, quitte à laisser le champ libre pour le parti de Jean-Luc Mélenchon. « Évitons d’abord le risque du Rassemblement National. Ensuite, il faudra reconstruire un gouvernement avec des élus républicains, à droite comme à gauche, dont la France Insoumise ne fait pas partie. » La seule issue positive de ces législatives semble être, pour notre invité, d’obtenir une majorité relative contre l’extrême droite et de reconstruire par la suite avec des ministres de différents bords politiques, des « républicains modérés ». En quelques mots : « sauver l’essentiel, et accepter d’être une force dans une coalition majoritaire. »