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« Les jours heureux sont devant nous » : c’est le titre d’un nouvel ouvrage politique signé Fabien Roussel. Une couverture qui n’illustre pas exactement l’actualité du moment marquée par le passage en force de la réforme des retraites. Lundi 20 mars 2023, le gouvernement a eu quelques sueurs froides après avoir échappé, à neuf voix près, à un échec cuisant. Les deux motions de censure déposés par le Rassemblement national et le groupe centriste indépendant LIOT n’auront pas suffit à renverser l’exécutif. Sans majorité, la réforme des retraites qui divise l’opinion publique et les députés sur les bancs de l’Assemblée est officiellement adoptée. Cette décision irrévocable met-elle fin au bras de fer engagé depuis plusieurs semaines avec le gouvernement ? « Le défi des jours heureux est plus que jamais devant nous. Nous avons besoin de réformes heureuses, d’apaisement social et de démocratie sociale dans notre pays face à un régime autoritaire qui est aujourd’hui en fin de course » déclare Fabien Roussel, invité Des 4 vérités ce mardi 21 mars 2023. Si l’opposition n’est pas parvenue à contrecarrer le coup de force du gouvernement, cela sonne néanmoins comme la fin du macronisme pour le secrétaire national du PCF qui s’accroche au « recours au Conseil constitutionnel » et au « référendum d’initiative partagé que le Conseil constitutionnel a enregistré hier ». En effet, cette haute juridiction aurait d’ores et déjà saisi le président de la République de cette procédure. Une lueur d’espoir pour le député du Nord qui demande sans recours « la suspension de cette loi qui ne doit pas être promulguée. J’appelle le président lors de son intervention à entendre ce qui se passe dans le pays ». Des grèves reconductibles sévissent sur tout le territoire mettant à l’arrêt certaines facultés actuellement occupées par les militants. Des mouvements contestataires que le gouvernement semble totalement ignorés, prêt à aller au bout de sa réforme et de son cheminement démocratique malgré la gronde dans le pays. Si l’ancien candidat à la présidentielle 2022 soutient les mobilisations que tiennent actuellement les intersyndicales, il appelle également à l’exemplarité au sein des troupes aux vues des récents débordements qui ont mis la capitale et d’autres villes de France à feu et à sang. « Nous appelons à ce que la manifestation de jeudi prochain soit la plus belle, la plus massive, la plus importante qui existe. D’ici là, l’intersyndical appelle les salariés à tenir le plus d’initiatives possibles dans le pays et notamment à occuper leur usine, à arrêter le travail » lance notre invité. 


Réforme des retraites : « La rue plus légitime que les institutions ? »


Jeudi 23 mars, une nouvelle marche syndicale sera organisée dans toute la France. Une journée décisive pour faire entendre la voix des Français, majoritairement contre cette réforme disparitaire. Hier, la Première ministre est revenue sur ces mouvements sociaux à qui elle accorde plus de crédit qu’aux députés de gauche dont elle a récemment dénoncé « l’antiparlementarisme ». Des propos qui ont suscité l’indignation des élus à commencer par celle de Fabien Roussel : « Ce gouvernement est d’une violence rare et d’une brutalité sans nom quand justement elle renvoie la rue avec une forme de mépris. La rue, ce sont trois millions et demi de Français qui ont manifesté en mars dernier et quatre à cinq millions qui manifesteront jeudi prochain » fustige ce dernier. Face à l’incapacité de débattre dans l’hémicycle et le ressort à l’article 49-3, le Parlement est-il encore légitime ? Pour Fabien Roussel, la réponse est sans appel : « Le Parlement est bafoué. J’ai été privé 11 fois de mon vote par 11 49-3 et je n’ai pas pu voter sur cette réforme des retraites […] elle n’a pas été votée une seule fois à l’Assemblée nationale ». Face à cette démonstration de force déployée par le gouvernement, certains parlementaires de gauche appellent à retirer l’article 49-3 de la Constitution et « tout ce qui pourrait entraver le rôle du Parlement » au nom du débat démocratique. À ce titre, faut-il reconstruire une nouvelle République ? La question est relancée. En attendant, le secrétaire national du PCF demande « l’abrogation de la réforme des retraites à 64 ans » sans pour autant réclamer la dissolution du gouvernement. Et de poursuivre : « le gouvernement d’Élisabeth Borne est cramé. Ils n’ont plus aujourd’hui l’autorité, la majorité pour engager de nouvelles réformes », explique-t-il au moment où la France est assaillie par une inflation galopante et une guerre aux portes de l’Europe. « J’appelle à une alternative de progrès. J’appelle l’ensemble des forces de gauche à ce que nous travaillions ensemble et que nous soyons prêts à gouverner ce pays » déclare notre invité.