Jeff Wittenberg reçoit Fabien Roussel, candidat du Parti communiste à la présidentielle dans les 4 vérités.
Voilà plusieurs jours que la mobilisation contre le passe sanitaire et l’obligation vaccinale des soignants en Guadeloupe a viré au règlement de compte. Les protestations conduites par le durcissement des règles sanitaires ont soulevé des revendications sociales, conséquences d’un état d’Outre-mer en proie à une crise économique sans précédent. Avec 34,5% de la population vivant sous le seuil de pauvreté national et un taux de chômage touchant près de 19% de la population active et 35% des jeunes, la Guadeloupe pousse un ultime cri de détresse sous fond de violences urbaines. Tandis que la question sous-jacente de l’indépendance n’est pas écartée par le ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu, Fabien Roussel entend la colère de ces territoires et dénonce cette mesure « contre-feu » qui n’aura aucune incidence sur la résolution de la crise des prix. Le secrétaire national du Parti communiste condamne l'ultimatum posé en réponse au déferlement de violence au cœur des manifestations et l’absence de réponses du gouvernement métropolitain : « Ils attendent des réponses à leurs urgences qu’ils portent depuis des mois pacifiquement ».
Pour le député candidat à l’élection présidentielle 2022, la hausse des prix pratiqués en Outre-mer ainsi que la négligence totalement assumée des élus après l’affaire des pesticides dans les plantations de bananes sont des échecs du principe même de République. Quant à la gestion de la crise sanitaire, le membre du PCF appelle à une appréciation de la situation pour chaque territoire afin « d’adapter » le protocole avant d’affirmer solennellement qu’il faut « faire une exception » concernant la vaccination du personnel soignant.
Covid : le retour du « quoi qu’il en coûte » ?
Sur le banc des invités des 4 vérités, Bruno Le Maire, ministre de l’Économie et des Finances, affirmait le 20 novembre 2021 « nous serons toujours là pour protéger en toutes circonstances les salariés et les entreprises ». Face à l’arrivée massive de la cinquième vague et notamment du nouveau variant Omicron qui inquiète, la politique du ‘quoi qu’il en coûte’ semble plus que jamais d’actualité. Face à ces nouvelles mesures qui se profilent à l’horizon, Fabien Roussel s’insurge et pousse un « cri de colère » : « Dans notre pays en ce moment, plus de 1000 emplois sont menacés dans la métallurgie ». Coup de Trafalgar de la part de l’État et de l’entreprise Renault ? Pour cet ancien élu local, les géants industriels n’honorent pas leurs engagements et le plan de reprise n’est pas viable. Pour « réindustrialiser » la France, il préconise de « mettre sous cloche chacune des entreprises pour leur permettre de se moderniser ». Fermement engagé dans la course à l'Élysée, Fabien Roussel annonce avoir des « propositions pour maintenir ces emplois, ces usines et ces compétences ».
Tandis que les candidats sont sur les starting-blocks et s’acheminent progressivement sur les routes de France pour faire campagne, un présumé candidat manque toujours à l’appel n’ayant pas officialisé sa candidature. Alors que le polémiste Éric Zemmour devrait enfin se prononcer, Fabien Roussel s’est présenté devant l’assemblée dans le but de « rendre inéligible toute personne condamnée pour incitation à la haine ». Serait-ce une tentative pour l’écarter du jeu politique ? Le conseiller municipal de Saint-Amand-les-Eaux souhaite bannir « les propos racistes et antisémites du débat public ». « La loi rien que la loi », c’est l’unique volonté du militant communiste qui érige la loi Gayssot de 1990.
Pour conclure, Fabien Roussel écarte toute alliance avec Jean-Luc Mélenchon et fera campagne seul pour défendre et porter « Une gauche républicaine, sociale, laïque et écologiste ».