Lundi 5 février 2024, sur France Inter, Michel-Édouard Leclerc s’est fâché en anticipant les reproches après l’annonce par le Gouvernement du « contrôle à venir sur toutes les chaînes de supermarché », et ce afin de garantir le respect de la loi Égalim. « J’ai été instrumentalisé, j’ai été jeté en pâture », a-t-il déploré, dénonçant une « cabale » contre les grands distributeurs. La période serait-elle à la recherche de boucs émissaires permanents ? Invité dans les 4 vérités, Fabien Roussel, secrétaire national du Parti Communiste et député de Nord, considère qu’il faudrait « nuancer ces propos ». « Il y a une réalité dans notre pays, c’est que ceux qui nourrissent la France sont bien mal payés. », constate-t-il. Quoique « imparfaite », la loi Égalim a selon lui au moins le mérite de mettre en place un « observatoire des marges et des prix ». Cet observatoire a notamment permis de montrer que les agriculteurs ne récupèrent que 10% de la marge de leur production, les grandes surfaces bénéficiant d’une grande part des 90% restants. Selon Fabien Roussel, il faudrait mettre en place un outil qui fasse office de coefficient multiplicateur pour faire ajuster les marges sur toute la chaîne de production et de distribution. Chaque agriculteur obtiendrait ainsi un prix plancher pour ce qu’il produit.
Selon Fabien Roussel, le malaise profond constaté par toute la France au moment des blocages des agriculteurs vient de « choix politiques qui ont été faits depuis des années ». Les traités de libre échange, très pointés pendant les manifestations des agriculteurs, ont tous été votés, rappelle le secrétaire de parti, aussi bien par la droite que par la majorité actuelle. « Il faut pouvoir mettre en place des coopérations, mais il faut que ce soit respectueux de nos filières agricoles ».
Fabien Roussel veut rendre leur pouvoir d’achat aux Français
Après celui de l’électricité, c’est l’augmentation du prix du gaz qui est à prévoir dès juillet prochain, avec une facture qui devrait grimper de 5,5%. Malgré les boucliers tarifaires mis en place par le Gouvernement, le secrétaire de PCF dénonce là encore des augmentations qui sont « le fruit de choix politiques ». Pourtant, lui assure qu’il est « possible de diviser par deux » ces factures. « Nous sommes autosuffisants. Nous pouvons produire seuls. Retrouvons cette productivité énergétique ! » L’homme politique promet que son parti mettra le projet de redonner du pouvoir d’achat au Français « au cœur de la campagne européenne » qui aura lieu en juin 2024. Selon lui, la France produit suffisamment de richesses pour inverser la hiérarchie des normes.
Parmi les projets envisagés par le Parti communiste existe celui d’indexer les salaires sur l’inflation. Pour plus de justice sociale, le député du Nord prévoit d’accompagner « les entreprises qui distribuent les dividendes et qui ont la possibilité d’augmenter les salaires ». Et pour celles qui n’en ont pas les moyens, le PCF propose de moduler les cotisations sociales, baisser l’électricité et de « donner des marges ».
Les membres du LFI, cousins et alliés du PCF, sont encore agités d’une polémique après qu’ils aient annoncé leur présence lors de la cérémonie d’hommage aux victimes françaises du Hamas mercredi 7 février 2024 à l’Élysée. Cinq familles demandent à ce que cette présence de la France Insoumise, qui avait mis longtemps à condamner les actions commises par le Hamas, soit interdite. Fabien Roussel juge qu’il faut que ce moment soit un moment « d’unité nationale ». Il considère que tout le monde y aura sa place, chacun devant « prendre la mesure » d’un tel drame.