Du nouveau dans les EHPAD… 600 000 de nos aînés en situation de dépendance occupent les 7500 établissements répartis en France, dans des conditions parfois critiques. Pour améliorer la fin de vie des personnes âgées, le gouvernement a décidé de réagir. Ainsi, un nouveau droit leur sera octroyé annonce Fadila Khattabi ce vendredi 1er mars : « Elles pourront désormais amener avec elles quand elles se rendent en Ehpad, leur animal de compagnie. Ça c’est véritablement bénéfique pour elles » soutient la ministre déléguée chargée des personnes âgées et des personnes handicapées. Cette nouvelle mesure soumise par plusieurs députés entrera officiellement en vigueur avec la faveur du gouvernement et des directeurs d’Ehpad. Si ce dispositif semble envisageable dans les établissements publics qui représentent la moitié des Ehpad sur le territoire français, il reste néanmoins difficilement applicable dans les établissements privés. Pourront-ils conserver leur libre arbitre et contourner la loi grâce au règlement intérieur ? Fadila Khattabi demeure intraitable sur cette question : « C’est une obligation. C’est un droit opposable et les Ehpad privés devront accepter l’animal de compagnie des personnes ». Néanmoins, quelques incertitudes pèsent du côté du personnel. Alors que l’on déplore depuis de nombreuses années une pénurie des aides-soignants qui gangrène le système, le personnel sera-t-il prêt et formé pour accueillir ces nouveaux petits pensionnaires ? En effet, certains voient déjà rouge compte tenu de la surcharge de travail. Mais la ministre déléguée chargée des personnes âgées se veut rassurante : « Il y aura de la formation, de la pédagogie et aussi une nouvelle réorganisation dans le cadre du travail mais le personnel est tout à fait ouvert » affirme notre invitée. Chiens, chats, poissons rouges ou encore canaris pourront donc normalement intégrer au printemps les Ehpad pour éviter que les personnes âgées placées perdent leurs repères. Si ce geste est louable pour le bien-être de nos aînés, une question persiste : qu’advient-il des animaux en cas de décès du propriétaire ? Le gouvernement peaufine actuellement le décret pour verrouiller les derniers réglages et statuer sur les situations un peu particulières.
Ehpad : priorité aux contrôles
Il y a quelques années, Victor Castanet avait mené une enquête édifiante dont il avait révélé les coulisses dans « Les Fossoyeurs ». Un récit choc qui levait le voile sur les maltraitances infligées à nos aînés et la politique budgétaire désastreuse des établissements prêts à faire l’impasse sur le strict minimum. Et deux ans après, le scandale Orpea est encore dans toutes les mémoires. Si les Ehpad ont dû rectifier le tir pour améliorer les conditions de vie de leurs pensionnaires, ont-ils vraiment regagné la confiance des Français ? « La crise sanitaire a compliqué un petit peu les choses mais aujourd’hui les professionnels sont fortement mobilisés et l’État s’est mobilisé pour faire des contrôles donc 7500 Ehpad, 50% ont été contrôlés » affirme notre invitée. Pourtant, de nombreux signalements ont été recensés et certains établissements continuent d’être épinglés comme à Bordeaux. Au bord du précipice, les établissements publics manquent cruellement de moyens notamment face à la hausse du prix de l’électricité, du chauffage et des denrées alimentaires, ce qui les contraint de se mutualiser pour éviter la faillite. « Nous avons déjà fait en sorte que les établissements publics puissent bénéficier du bouclier tarifaire concernant l’énergie. Ça n’est pas rien. On vient de créer un fond d’urgence de 100 millions d’euros pour accompagner effectivement les Ehpad en difficulté » martèle Fadila Khattabi.
Jeudi 29 février 2024, Emmanuel Macron a inauguré le village olympique en Seine-Saint-Denis. Village qui deviendra en 2025, un lieu d’habitation ouvert à tous y compris aux personnes handicapées. « Ce village permettra à 6000 personnes dépendantes, en situation de handicap, d’accéder à ces logements dans la mesure où ils sont tous accessibles » félicite la ministre déléguée chargée des personnes handicapées.
Le point noir tant redouté des JO 2024 demeure les transports en Île-de-France avec notamment des problèmes d’accessibilité. En effet, il existe encore des stations qui ne sont pas équipées pour accueillir les personnes à mobilité réduite. « Il y a 430 millions d’euros pour accompagner la mise en accessibilité des transports. Tous les sites olympiques seront accessibles à 100% » rappelle notre invitée.