Franck Riester est l’invité des 4 Vérité sur France 2 jeudi 23 septembre 2021.
Mercredi 22 septembre, dans l’après-midi, Emmanuel Macron et Joe Biden ont enfin échangé, une semaine après le début de l’affaire ‘des sous-marins’ qui a débuté le 15 septembre, déclenchant la plus grave crise diplomatique entre les États-Unis et la France depuis l’intervention en Irak en 2003. Suite à ce coup de fil, les deux présidents ont alors publié un communiqué commun promettant de restaurer « la confiance » entre les deux pays. « Le coup de fil était important pour s’expliquer, pour ouvrir un processus qui va permettre de définir les conditions du retour à la confiance », a estimé Franck Riester au micro de Caroline Roux. Mais le ministre délégué en charge du Commerce extérieur et de l’Attractivité, l’événement « n’est pas clos ». Le responsable évoque une « confiance abîmée ». « Nous sommes alliés, nous avons des enjeux communs, nous devons travailler ensemble », a-t-il expliqué.
Samedi 18 septembre, le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a dénoncé une « duplicité » de la part des États-Unis et de l’Australie, suite au torpillage d’un énorme contrat militaire comprenant 12 sous-marins français. Selon lui, cette « crise grave » a même justifié le rappel des ambassadeurs français à Canberra et Washington. Une première dans l'histoire des relations entre Paris et Washington. « Il y a eu mensonge, il y a eu duplicité, il y a eu rupture majeure de confiance, il y a eu mépris donc ça ne va pas entre nous ». Mais n’y a-t-il pas eu un défaut de la part des renseignements français ? « Ce qui compte dans cette affaire, c’est la décision de l’Australie de rompre unilatéralement un contrat de plus 50 ans de partenariat sans nous prévenir des discussions qui étaient en cours les États-Unis, un ami, un allié, dans le dos de la France », a indiqué Franck Riester.
Confiance retrouvée ?
Quelle leçon tirer de cette crise ? « On doit s’assurer, à l’avenir, d’avoir des relations de confiance renouvelée », a assuré l’ancien ministre de la Culture. Il le reconnaît : cela va prendre du temps. « Cela ne va pas être facile. Il va falloir des preuves en matière militaire, en matière de commerce… », a-t-il précisé. Parmi les preuves : la suppression des taxes sur l’acier européen, instituées par l’administration Trump. « Nous sommes en discussion avec les Américains pour les faire lever. Cela peut être un signal comme un autre de la confiance retrouvée », a confié Franck Riester, qui plaide avant tout pour une complémentarité entre l’OTAN et « une souveraineté européenne forte ».