Le système de santé français est-il encore sauvable ? Ce lundi 7 novembre, le Comité national d'éthique doit remettre au ministre de la Santé, François Braun, un rapport sur l'avenir des médecins. Invité sur le plateau des 4 Vérités, lundi 7 novembre, sur France 2, ce dernier estime le système de santé actuel « sauvable », tout en précisant : « Mais il faut effectivement reprendre l'ensemble de notre système de santé qui a été construit dans les années 70, avec des moyens que nous n'avons plus actuellement. (…) Il est sauvable au prix d’un traitement sévère ». « Ça craque partout », titrait le JDD ce dimanche 6 novembre. « Le diagnostic, tout le monde le connaît. On connaît les difficultés de l’hôpital. On passe d’une crise à l’autre. Il faut s’attaquer à la maladie elle-même de notre système de santé », explique l’ancien médecin urgentiste.
Pour faire face aux tensions dans l’hôpital public, notamment des services de pédiatrie débordés par l'épidémie de bronchiolite, le gouvernement a annoncé un plan de 400 millions d'euros d’aides (au lieu des 150 millions d'euros promis au mois d’octobre NDLR). Cette somme devrait notamment permettre de revaloriser les heures de nuit, d’attirer du personnel supplémentaire ou encore de faire venir du matériel. « Ce n’est pas suffisant, mais cela va permettre de passer ce cap qui est difficile. Je connais les difficultés que traversent les soignants », explique François Braun, qui souhaite à présent s’attaquer au « traitement de fond » du secteur hospitalier. Selon un sondage Ifop, pour le JDD, 73 % des Français jugent l'hôpital public déficient. En déplacement à Marseille, vendredi 4 novembre, le ministre de la Santé a expliqué vouloir « faire sauter les verrous ». « L’argent, il y en a. Mais il faut restructurer différemment », commente-t-il, souhaitant réintroduire du « sens » au travail des soignants et notamment réduire leurs tâches administratives. « Je veux que les administratifs soient au plus près des services », explique François Braun. « Redonnons du temps aux soignants », renchérit-il. Le ministre souhaite également généraliser les assistants médicaux, dans le public et le privé et notamment dans les zones qui manquent de médecins. « On va faire du sur-mesure en fonction des territoires. Il n’y a pas de solution miracle », précise-t-il.
Les internes en grève
De leur côté, les internes en médecine poursuivent leur grève, contre l’introduction d’une quatrième année d’internat en médecine générale dans les déserts médicaux. « Je ne reviendrai pas sur cette mesure. (…) Elle est nécessaire pour améliorer la formation », affirme le ministre. « Il n’est pas question de les obliger à aller dans les zones sous-denses, simplement de les inciter », tempère-t-il, assurant leur encadrement.
Sur le retour du Covid, François Braun estime que le retour du masque est « raisonnable dans les endroits où nous sommes les uns contre les autres ». Toutefois, il ne prévoit pas d’instaurer d’obligation.
Le gouvernement prépare également le grand débat sur la fin de vie, qui devrait débuter d’ici la fin de l’année. Certains médecins, mais aussi les religions ont d’ores-et-déjà manifester leur opposition au « droit de mourir ». « Nous avons besoin d’un débat apaisé sur la question. Je serai particulièrement attentif au fait que l’on parle des soins palliatifs et aussi que l’on entende les soignants », conclut-il.