Chroniqueur : Jeff Wittenberg
Jeff Wittenberg reçoit François de Rugy, député de Loire-Atlantique et ancien ministre de la Transition écologique, dans les 4 vérités.
« L’affaire du homard » l’avait contraint à quitter son poste de ministre de la Transition écologique en juillet 2019. Trois ans après avoir été photographié attablé face à une assiette de homard lors d’une réception à l’hôtel de Lassay, François de Rugby publie un livre, audacieusement intitulé « Du pouvoir, des homards… mais surtout de l’écologie ! » chez Plon. Alors que l’on pourrait penser que le député de Loire-Atlantique souhaiterait faire oublier cet épisode qui lui a coûté son mandat, ce dernier « veut avec ce livre rétablir un certain nombre de faits, notamment sur ces accusations » et ajoute : « Je pense que si je n’en avais pas parlé, on aurait trouvé que c’était un manque de lucidité. Je suis pour affronter les réalités, y compris quand elles me concernent directement ». L’homme politique souhaite également la vérité sur « son parcours et son engagement pour l’écologie qui ne date pas de sa nomination au ministère de l’Écologie ».
D’après un rapport commandé par l’Assemblée nationale, les dîners que François de Rugy organisait « n’enfreignent aucune règle. Ils ont été tous justifiés et ce qui devait être remboursé l’a été ». Selon l’ancien ministre, cette image de lui durant cette réception « ne correspond pas à la réalité ». « C’est ce que je dis dans ce livre. Par exemple, lorsque j’ai été président de l’Assemblée nationale, j’ai réduit les frais de réception. J’ai eu une gestion rigoureuse. Je suis le seul, d’ailleurs, depuis quatre ans et demi, a avoir conduit une réforme de suppression d’un régime spécial des retraites. Le régime spécial des retraites des députés a été supprimé ».
« L’écologie, surtout l’écologie »
À quelques mois de la présidentielle, l’écologie est au centre des discussions de tous les candidats, mais pas que. En effet, depuis vendredi 29 octobre se tient le G20 à Rome et, à partir de dimanche 31 octobre, débutera la COP26. Beaucoup de militants écologistes estiment que cet énième rassemblement est voué à l’échec car c’est déjà trop tard et que les engagements des Accords de Paris il y a six ans n’ont pas été tenus. Pour François de Rugy, « il faut passer du discours à l’action. (…) En Europe, nous sommes à la pointe de l’action par rapport au reste du monde, notamment par rapport aux États-Unis, le Canada ou l’Australie qui utilisent encore beaucoup de charbon pour produire de l’électricité. Alors qu’en France, nous fermons les quatre dernières centrales à charbon qui existaient. Cela sera une réalité d’ici 2022 ».
Contrairement à une très grande majorité des écologistes, le député de Loire-Atlantique est pour le nucléaire. « La question que je pose c’est : comment relever le défis du climat en se passant du nucléaire, notamment dans un pays comme la France, qui en a beaucoup, et qui lui permet d’avoir un très bon bilan carbone sur la production d’électricité », explique-t-il. « Le nucléaire est un atout pour relever le défi du climat en plus des énergies renouvelables. (…) Je pense que beaucoup de Français veulent une écologie basée sur la science, et je veux développer cette vision de l’écologie qui est aussi ancrée sur l’innovation technologique et le développement économique » déclare François de Rugy.