Rébellion de Wagner
Tout d’abord, François Hollande confirme que ce qui s’est passé ce week-end en Russie est « extrêmement grave et montre les divisions du camp Russe ». Les milices se retournant contre Vladimir Poutine et son armée prouvent que « son système a craqué ». Son mythe le montrant comme l’homme « fort, brutal » se délite. L’arrangement trouvé entre Prigojine et Poutine remet quant à lui toute sa méthode en cause. Est-ce inquiétant ou faut-il profiter de ces querelles pour tendre la main et tenter de négocier avec le président de la Fédération Russe ? En tout cas, selon François Hollande, il ne peut pas y avoir de négociations tant que les Ukrainiens n’ont pas reconquis au moins une partie du territoire qui leur a été volé.
L’ancien président de la République est-il favorable à une adhésion rapide de l’Ukraine à l’UE ?
Oui, sur le principe, « même s’il faudra du temps avant que l’Ukraine corresponde aux règles de l’Union Européenne » et voie ses structures économiques compatibles avec ce que l’UE exige. « Faisons les transitions nécessaires. » Pour l’instant, l’important est de dire à l’Ukraine : « nous sommes avec vous. »
Est que François Hollande soutient la loi de programmation militaire à 413 milliards qui sera défendue demain au Sénat ?
L’ancien président soutient les lois qui permettent au pays de se défendre, de moderniser ses forces classiques et, point très important, sa force de dissuasion. « Mais j’ajoute, l’avenir, c’est l’Europe de la défense. Les européens, et notamment les allemands, doivent faire des efforts pour que nous puissions au sein de l’alliance atlantique faire l’Europe de la défense. »
Après un sommet vendredi 23 juin contre la pauvreté et le changement climatique, Emmanuel Macron serait favorable à une taxe internationale finançant les efforts que la France a faits.
En 2016, François Hollande avait ratifié l’accord de Paris sur le climat. Ces grands sommets et accords posent la question de leur utilité. Françoise Hollande demande de l’indulgence concernant l’accord de Paris, « qui a été fondamental » mais qui a subi l’accélération du réchauffement climatique. Ce traité oblige plusieurs pays à faire plusieurs efforts pour atteindre les objectifs. Il faut le renforcer. Ce qui compte, ce sont les obligations. Quant aux taxes, il faut commencer à donner l’exemple. Et « il faut trouver des ressources au niveau mondial si nous voulons aider les plus pauvres à pouvoir accélérer leur transition. »
Le gouvernement actuel
Concernant le gouvernement actuel, « il faut prendre une décision », selon François Hollande, qui trouve « cruel » ce qui arrive à Elisabeth Borne et la question du remaniement abordée depuis plus de six mois. François Hollande a lui-même procédé à des remaniements, mais ce qui compte avant tout, c’est d’avoir des ministres « qui comptent », qui sont « efficaces ». « Le problème, c’est que les ministres d’Emmanuel Macron ne sont même pas connus ». Le Macronisme et son principe de « en même temps » fait au fond qu’il n’y a ni « conviction forte » ni « ligne directrice ». « Nous avons besoin d’idées, nous avons besoin de doctrines, de savoir où nous allons » et enfin, « nous avons besoin de partis politiques ». « Et quand vous n’avez ni parti, ni doctrine, vous n’avez que des personnalités. » Quant à l’élection présidentielle de 2027, l’ancien président dénonce le risque réel quant au parti de Marine Le Pen. Il espère faire naître un espoir avec une gauche qui saurait se réformer. Pourrait-ce être François Hollande qui incarnerait cette nouvelle gauche en tant que chef de grand parti ? Son rôle, précise-t-il, est avant tout d’aider la gauche « crédible », « la gauche capable de gouverner ». Les élections européennes doivent être l’occasion pour la gauche réformiste de reconstituer leur parti en prenant toutes les sensibilités.