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Frédéric Souillot est l’un des nouveaux visages du syndicalisme français. Depuis le mois de juin, il succède à Yves Veyrier en devenant le secrétaire général de Force ouvrière. Son arrivée coïncide avec la question du pouvoir d’achat qui est la plus grande inquiétude pour les Français à ce jour. Selon lui, l’ensemble des mesures qui sont votées en ce moment même à l’Assemblée nationale comme la loi sur le pouvoir d’achat, le projet de loi de finance rectificative, mais aussi la suppression de l’impôt comme la redevance télé sont des « rustines ». « Oui, des rustines. C’est avec le salaire qu’on remplit le frigo. Une fois que vous aurez eu cette prime, bien évidemment les citoyens vont la prendre, mais au bout du bout, c’est avec ce que vous gagnez que vous nourrissez votre famille et que vous arrivez à construire votre vie » déclare l’invité des 4 vérités. 

Alors que le gouvernement annonce un plan à 20 milliards d’euros avec également des axes majeurs comme l’augmentation du point d’indice des fonctionnaires, la réévaluation de 4% des retraites et des minimas sociaux. « C’est normal que l’ensemble des députés vote ces textes. Mais en même temps, l’inflation est à 5,8%, certainement presque 7% à la rentrée. L’indice n’avait pas été dégelé depuis François Hollande », fustige Frédéric Souillot. 


Salaire et retraite : les réformes qui fâchent 


Une grande partie de la gauche mais pas seulement souhaite une hausse du SMIC à 1 500 euros net. Le secrétaire général du syndicat Force ouvrière est d’accord sur ce point. Cependant, une question se pose : comment garantir la pérennité des emplois pour les petites entreprises si le salaire minimum est vu à la hausse ? « Comment est-ce qu’on partage les richesses dans l’entreprise ? Pas par de l’intéressement. Pas par de la prime PEPA, mais par des augmentations sur le salaire » propose-t-il. 

Durant son interview du 14 juillet dernier, Emmanuel Macron a insisté sur son souhait de mener à bien la réforme des retraites avec un départ à l’âge de 65 ans d’ici 2030 maximum. Frédéric Souillot « n’est pas sûr que le gouvernement possède la majorité à l’Assemblée » même avec le soutien de la droite. « Il faut revenir à un départ à la retraite à 60 ans. (…) J’ai fait réaliser une étude. À partir de 55 ans, 44% des salariés ‘âgés’ ne sont plus en activité. Donc à 62 ans, 50% ne sont plus en activité. Chômage, invalidité, assurance maladie et parfois minimas sociaux… Si on recule l’âge de départ, ils attendront une année de plus. Cela ne financera rien. Ce qu’il faut financer depuis le début, c’est une formation professionnelle tout au long de la vie, une mobilité professionnelle s’il le faut, et un aménagement de fin de carrière », conclut Frédéric Souillot.