Description

Mercredi 6 juillet 2022, Elisabeth Borne a prononcé son discours de politique générale. Sur la feuille de route de la Première ministre, la renationalisation d’EDF pour tenter de bloquer les prix face à la flambée de l’électricité sur les factures mais également de poser les premières bases de la souveraineté énergétique dans un contexte de guerre. « C’est une bonne opération pour le pays. On a une ambition, c’est de permettre à notre pays d’être plus indépendant pour nous déplacer, pour nous chauffer, pour travailler… Cela passe par une indépendance énergétique » explique Gabriel Attal. La guerre en Ukraine met en péril nos réserves puisque la France dépend en partie de l’exportation russe, mise sous cloche depuis quelques mois comme moyen de pression pour faire cesser le feu. Elisabeth Borne a annoncé ce mercredi, vouloir détenir 100% du capital d’EDF pour permettre de « réinvestir massivement dans le nucléaire pour être plus indépendant en matière d’électricité et d’énergie ». Avec un déficit public qui augmente un peu plus chaque jour et 46 milliards de dettes, ce projet est-il réaliste et à la hauteur du budget de l’État ? Le ministre délégué chargé des Comptes Publics ne compte pas regarder à la dépense pour répondre aux besoins des Français en « réinvestissant dans le parc nucléaire […] de manière décarbonée. C’est la rencontre de deux objectifs que nous avons : être plus indépendant et produire une énergie pour préserver la planète et l’environnement ».

Basse culture dès la 6e, déconjugalisation de l’aide adulte handicapée, accompagnement des mesures du pouvoir d’achat, baisse des impôts de production, suppression de la redevance… Voici dans les grandes lignes la feuille de route d’Élisabeth Borne. Entre les baisses de recette et les nouvelles dépenses, comment se positionne le ministère de l’Économie ? « On a annoncé dans le cadre de la campagne présidentielle, notre trajectoire financière. On ambitionne d’avancer sur un certain nombre de grands progrès pour les Français mais nous avons aussi comme ambition et comme responsabilité de réduire le déficit et de rembourser notre dette » souligne l’ex porte-parole du gouvernement qui précise que sous l’ancien quinquennat, Emmanuel Macron a « ramené le déficit sous les 3% en 2018 ». Depuis, la politique du quoi qu’il en coûte et la crise Covid ont assombri le tableau sur le volet économique. Gabriel Attal prévoit une réduction du déficit à hauteur de 5% cette année et 3% en 2027 en « améliorant les recettes de l’État, en baissant le chômage […] et en maîtrisant les dépenses ». Une prévision loin du discours de vérité qu’a tenu Elisabeth Borne à l’Assemblée.

Parmi les propositions qui font grincer des dents l’opposition, la Première ministre a réaffirmé sa volonté de présenter la réforme des retraites. En effet, le gouvernement souhaite retarder l’âge de départ à la retraite, une mesure qui est loin de faire l’unanimité et qui a été vivement critiquée durant toute la campagne présidentielle. Si Elisabeth Borne est restée très vague sur la réforme retraite pour ne pas s’attirer les foudres de l’opposition, le report du départ est-il toujours prévu à 65 ans ? « On va avoir une concertation avec les partenaires sociaux et avec les différents groupes parlementaires. On a une base de travail qui est ce que le Président de la République a annoncé dans sa campagne présidentielle et maintenant nous allons travailler avec les organisations syndicales et les parlementaires » explique Gabriel Attal qui n’exclut toujours pas un départ à la retraite repoussé à 65 ans « pour que nous travaillons tous un peu plus longtemps ».

Pouvoir d’achat : premier bras de fer à l’Assemblée

Le texte sur le pouvoir d’achat arrive aujourd’hui en Conseil des ministres et sera présenté par notre invité et Bruno Le Maire en commission des Finances. Comment arracher des compromis ? « J’ai entendu tous les groupes parlementaires dire pendant la campagne et les élections législatives qu’ils souhaitent agir pour le pouvoir d’achat des Français. On un un texte majeur avec des progrès majeurs pour le pouvoir d’achat dans un contexte d’inflation. Je n’imagine pas que les parlementaires veuillent bloquer l’augmentation des pensions de nos retraites de 4% dès cet été, qu’ils veulent bloquer l’augmentation des travailleurs indépendants » déclare Gabriel Attal qui dit vouloir examiner les amendements de chaque groupe d’opposition pour potentiellement enrichir la loi pouvoir d’achat. « On est très ouvert » affirme l’ancien député qui appelle les parlementaires à leur soumettre des propositions.