Description

La coupe du monde s’est ouverte dimanche 20 novembre 2022, à Doha au Qatar. Et ce, sur fonds de vives polémiques autour des droits humains, des conditions de travail et d’émission de carbone. Cette 22e du monde est la première organisée par un pays arabe. « Nous allons montrer aujourd’hui la culture du monde arabe, l’hospitalité dont nous faisons preuve, la passion que nous avons pour le football et la capacité que nous avons à nous engager comme fan de foot et comme humain. C’est un moment de grande fierté », explique Hassan Al Thawadi, patron de la coupe du monde 2022 au Qatar, lundi 21 novembre 2022, invité des 4 vérités, sur place, sur France 2. « Lorsque nous avons décidé d'accueillir cette coupe du monde, il y a longtemps, nous avions compris le pouvoir du football, la capacité d’un tel événement à rassembler des gens et à changer leur opinion. Les hommes arrivent parfois avec des stéréotypes », souligne-t-il.

Dans certains pays, notamment en France, ce mondial est très critiqué par la population et une certaine partie de la classe politique. « Beaucoup de critiques que nous recevons sont basées sur de la désinformation, des erreurs, certaines, sur des faits complètement faux. Des chaînes de télévision ont mis en lumière certains problèmes, dans la mesure où il y a eu des critiques positives nous les avons pris en compte car nous croyons au partenariat, au dialogue, à la coopération. (…) Nous avons travaillé main dans la main pour atteindre notre objectif. Mais il y a quand même des messages qui circulent qui sont fondés sur des fausses informations fondées sur une incompréhension de la région », réagit Hassan Al Thawadi.

Le 13 octobre 2022, le magazine d’investigation, Complément d’enquête diffusé sur France 2, faisait des révélations sur les conditions de vie des travailleurs étrangers au Qatar qui ont participé à la construction des infrastructures, à la sous-traitance dans hôtels. Certains parlent « d’esclavage moderne ». « En 2013, on a adopté des normes relatives au bien-être des travailleurs au sein du comité d’organisation. Notre objectif a toujours été de nous assurer que nous développons des changements durables, sur le long terme. Le Qatar avait déjà ses objectifs avant d’accueillir la Coupe du monde, mais nous avons utilisé cet événement pour aller plus vite. (…) Nous avons fait d’énormes progrès », commente le secrétaire général du comité d’organisation. Certaines critiques concernent également le traitement de la communauté LGBT, l’homosexualité étant considérée comme un crime, passible de sept ans de prison au Qatar. « Tout le monde est le bienvenu. Nous demandons aux personnes de respecter notre culture et c’est une opportunité pour les gens de découvrir la culture arabe très riche et très ancienne », renchérit-il.

Face aux critiques, Hassan Al Thawadi estime qu’il est « plus facile de voir et de croire le négatif que le positif ». Évoquant le sujet de la dette contractée pour financer la construction des stades, il estime que les « chiffres avancés sont faux ». « Cette coupe du monde est l’occasion de combattre les stéréotypes négatifs, pour changer le regard des gens sur le monde arabe et le Moyen-Orient. Mais c’est aussi l’occasion pour le monde arabe de changer son regard sur le monde. Le football a ce pouvoir », explique-t-il.

Pas de fan zone

Certaines grandes villes, notamment Paris ou Marseille, ont annoncé qu’il n’y aura pas de fan zone prévue. « Je suis déçu par cette décision. Tout d’abord pour les fans. (…) Je pense que cela vient de faits erronés. Je pensais qu’il y aurait un certain engagement pour diffuser ce qu’il se passe réellement sur le terrain. Mais au bout du compte, c’est le football qui l’emportera », réagit-il.