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Le Premier ministre Gabriel Attal annonçait début mai une hausse de 300% des actes antisémites entre janvier et mars 2024 par rapport à l’année précédente sur la même période. La faute à l’escalade de la violence entre Israël et la Palestine depuis l’attaque du Hamas du 7 octobre dernier ? Invité des 4 vérités, Bruno Retailleau parle carrément d’un « déchaînement de violences » antisémite depuis le retour des affrontements armés à Gaza. Une adolescente de 12 ans a été agressée verbalement et sexuellement par des garçons d’un an de plus qu’elle à Courbevoie ce samedi 15 juin à cause de ses origines juives. Une histoire malheureuse qui comprend les deux maux qui « rongent les entrailles de la France »  selon l’homme politique de droite, à savoir la haine des Juifs et l’ultraviolence des jeunes. 

S’il se montre dégoûté par les positionnements de certains représentants politiques à l’extrême-gauche sur l’autodétermination du peuple palestinien, un antisionisme qu’il considère être « le masque de l’antisémitisme », il se propose d’être particulièrement strict avec la violence des mineurs. Le sénateur annonce au micro de Thomas Sotto avoir mis au point un programme pour « remettre à plat notre politique pénale pour les mineurs » de façon à réaligner la « réponse pénale que nous devons adopter face à la violence des mineurs ». Fini le dédouanement des enfants de moins de 13 ans pour l’ancien bras droit de Philippe de Villiers, possible condamnation des parents pour faits de violence par leur progéniture… Le Républicain se veut intraitable face à cette insécurité perpétrée par les mineurs qu’il estime en croissance. L’heure de discussion sur l’antisémitisme instaurée dans tous les collèges sur proposition présidentielle ? Un simple placebo pour notre invité qui estime qu’on ne peut pas trop demander à l’école. À l’inverse, il avance l’importance de l’éducation familiale ainsi qu’une courageuse « révolution pénale » pour aider la France qu’il considère être « au bord de la faillite ». 

« Sortir de la guerre des blocs »

Malgré le putsch organisé par le président de son parti Éric Ciotti et la volonté de ce dernier de se rapprocher du Rassemblement National, Bruno Retailleau considère son parti « libre ». Loin de voir en Marine Le Pen ou Jordan Bardella des alliés politiquement fréquentables, il insiste : « Nous sommes une droite indépendante, nous voulons porter des idées simples dont a besoin la France sur le plan économique ». Le fer de lance de cette politique économique étant le redressement par le travail : l’homme politique vendéen d’appuyer par exemple l’importance de maintenir l’âge de départ à la retraite à 64 ans et de mettre en place un système de retraite par capitalisation. 

Fier de cette indépendance plus ou moins convaincante prônée par son parti, Bruno Retailleau rejette toute idée de collaboration, à commencer par une condamnation sans appel du comportement d’Éric Ciotti et de ses « magouilles » politiques : « un homme seul ne peut pas prendre en otage tout un parti politique, nous ne sommes pas en dictature », martèle-t-il au micro de Télématin. Si l’histoire s’écrira après le 7 juillet et le résultat des votes aux législatives, l’ancien président du conseil régional des Pays de la Loire exclut pour le moment toute tentation de collaboration avec un autre parti, fut-il de gauche, d’extrême-droite ou centriste : « je ne gouvernerai pas avec des gens qui n’ont pas les mêmes convictions que moi », annonce-t-il avant de récuser la « tripartition » de l’échiquier politique français actuel. « Je suis pour qu’on revienne à une démocratie apaisée, ce n’est pas pour aller m’associer aux uns et aux autres. Il faut sortir de cette guerre des blocs », conclut-il. À voir si cette politique de non-alignement des Républicains sera maintenue après l’élection d’un nouveau Premier ministre…