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 Les débats, polémiques et manifestations contre la réforme des retraites se poursuivent.  À l’Assemblée nationale, les députés ont connu des échanges mouvementés quand il s’agissait de débattre sur cette réforme : noms d’oiseaux, altercations, débats houleux… Les discussions dans l’hémicycle sont difficiles à suivre dans une telle cacophonie. Le député PCF de Seine-Maritime Hubert Wulfranc, fait partie de ceux qui se sont souvent fait remarquer pour leurs prises de paroles à l’Assemblée nationale. Il est l’invité des 4 vérités ce jeudi 1er juin 2023.

Réforme des retraites : suite et fin ?

Ce mercredi 31 mai, en commission, une majorité de députés a voté pour la suppression de l’article qui prévoyait de revenir sur la retraite à 64 ans. Des semaines après le passage en force du gouvernement avec l’utilisation du 49-3 et des motions de censure, la pilule ne passe toujours pas pour l’opposition. Concernant toute cette réforme, pour le député communiste, « il restera l’idée qu’aujourd’hui, il y a  des lois qui ne doivent pas être votées par les députés, il y a des lois très sensibles qui tiennent à cœur à des milieux financiers, clairement des plus riches… Celle-là, il faut qu’elle passe, avec ou sans vote. Et quand ça bloque, bah sans vote ».  

La gestion chaotique et le désordre qu’a entraîné cette réforme des retraites laissera des traces. Les différents partis se renvoient la balle, l’opposition attaque le gouvernement qui lui remet la faute sur la gauche avec la bataille d’amendements et une volonté d’obstruction. Les politiques ne ressortiront-ils finalement pas tous perdants de cette séquence ? Les Français ne vont-ils pas mettre tout le monde dans le même sac ? Concernant cette potentielle défaite collective pour les politiques, Hubert Wulfranc « conteste cette idée ». « Les adhésions syndicales diverses et variées ont crû de manière très sensible, ce qui est significatif d’un engagement pour défendre les intérêts des salariés ».

RN et immigration : des sujets qui fâchent

Il y a quelques jours, la Première ministre Élisabeth Borne déclarait que selon elle, « Le RN est l’héritier de Pétain », ce qui lui a valu d’être reprise par Emmanuel Macron. Pour le député PCF, entre droite et RN, « il y a des convergences majeures et on peut très bien les retrouver demain main dans la main pour faire une politique anti-sociale ». Hubert Wulfranc poursuit en affirmant « la Première ministre n’a pas tort quand elle parle d’héritage (…) le RN développe une politique de lissage mais sur le fond, quand on voit leurs propositions ils sont inscrits dans une droite populiste et extrême, ça vient de quelque part ».

Le prochain gros projet de loi concerne l’immigration. Fabien Roussel, président du PCF a affirmé « nous travaillerons avec Darmanin sur le texte ».  À ce propos, le député communiste explique que « c’est un sujet suffisamment sensible pour que nous y soyons attentifs ». Selon lui, « ça doit répondre à une politique de coopération internationale, pour faire en sorte que les pays qui subissent les affres de la guerre, du sous-développement, du dérèglement climatique puissent porter une politique sociale qui permettent à leurs concitoyens d’avoir la tête hors de l’eau ». D’après le député « il faut considérer que les flux migratoires c’est aussi une richesse ». Hubert Wulfranc explique que dans l’économie réelle, dans le BTP ou le soin à la personne par exemple, de nombreux travailleurs sont issus de l’immigration et parfaitement insérés, « et nous en avons besoin ».

Interrogé sur une potentielle liste commune de la NUPES pour les élections européennes, Hubert Wulfranc explique qu’il n’y a pas encore eu de discussions et de décision, mais il a un avis tranché : pour lui, son parti (le PCF) doit être en mesure de proposer une liste, seul.