Pour qui seront les hausses d’impôts ? C’est à Laurent Saint-Martin, ministre chargé du Budget et des Comptes publics, d’annoncer cette nouvelle claque qui risque de froisser davantage les Français. Avec 60 milliards d’économie à réaliser pour tenter de redresser les finances publiques dans le rouge, le gouvernement Barnier s’attelle à la tâche. C’est un coup dur pour les retraités, premières victimes collatérales de cette chasse aux économies. En effet, le gouvernement a annoncé ce mercredi 2 octobre 2024, que les pensions de retraite ne seront finalement pas augmentées au 1er janvier, comme cela avait été pourtant promis. Le calendrier ministériel prend déjà du retard en repoussant de quelques mois cette mesure que de nombreux retraités attentaient avec beaucoup d’impatience. Pourquoi les mettre ainsi à contribution ? « Avec 6% de déficit en 2024, c’est grave, il faut agir. Le redressement des comptes publics va être l’affaire de tous […] c’est la conséquence de ce qui s’est passé ces dernières années avec un État qui a protégé pendant la crise Covid, pendant l’inflation avec les boucliers qui ont été mis en place » explique Laurent Saint-Martin sur le plateau des 4 vérités ce jeudi 3 octobre 2024. Ce dernier appelle à la responsabilité de tous pour résoudre la crise économique dans laquelle la France s’est enlisée, faute selon lui du « quoi qu’il en coûte » qui aurait fragilisé les comptes publics. Pour maîtriser les finances publiques, le ministre chargé du Budget vise à réaliser quatre milliards d'économies sur les pensions de retraite. Le plan prévoit notamment une désindexation partielle des pensions par rapport à l’inflation en 2025, un ajustement qui permettrait de ralentir la hausse automatique des pensions. D’autres pistes incluent le report de certaines hausses de pensions pour les retraités les mieux lotis. Le gouvernement affirme que ces réformes sont nécessaires pour assurer la pérennité du système de retraites, tout en insistant sur le fait que les pensions des retraités les plus modestes ne seront pas affectées.
Cependant, cette proposition suscite des critiques de la part de syndicats et d'associations de retraités, qui craignent une perte de pouvoir d'achat pour les seniors. Le gouvernement défend, quant à lui, un effort "juste et nécessaire" dans un contexte budgétaire tendu. « C’est logique, c’est tout simplement un lissage par rapport à ce qui à l’augmentation qui a eu lieu en 2024 » défend notre invité.
Hausse des impôts : qui sont « les plus fortunés » ?
Dans cette grande traque aux économies, la sécurité sociale pourrait elle aussi asséner le coup de grâce aux Français. Selon une enquête des Échos, le remboursement des consultations médicales pourrait lui aussi être revu à la baisse passant de 70% à 60%. Le texte de projet de loi de financement de la sécurité sociale sera présenté la semaine prochaine et devrait contenir un certain nombre de mesures visant à réduire les dépenses dans leur globalité. « On le fera pas de façon verticale. Il y a besoin de dialogue et il reste un débat parlementaire […] si la France n’est pas au rendez-vous du redressement des finances publiques, pour tout le monde - l’État, la sécu, les collectivités et toutes les parties prenantes de ce qui font nos finances publiques - que se passera-t-il ? » alerte Laurent-Saint-Martin qui demande un effort supplémentaire aux plus fortunés. En effet, dans son discours de politique générale, Michel Barnier a sollicité ces 0,3% de privilégiés à contribution. Le nouveau Premier ministre souhaite concilier justice sociale et compétitivité économique. S’il reconnaît la nécessité d’une fiscalité juste, il plaide pour une fiscalité plus équitable, notamment en réformant l'impôt sur la fortune immobilière (IFI) afin de garantir qu'il ne pénalise pas excessivement les classes moyennes et les propriétaires. Il prône une approche "pragmatique", basée sur un équilibre entre la taxation des plus aisés et la nécessité de ne pas décourager l'investissement et l'innovation. "Il faut taxer de manière juste, mais sans tuer la croissance", a-t-il affirmé, insistant sur l’importance d’un système fiscal qui encourage la création de richesse tout en garantissant un effort partagé pour le financement des services publics. « On parle des ménages sans enfants qui touchent 500 000€ par an. Après les années de protection de l’emploi, des revenus, de la croissance que nous avons eu ces dernières années, nous pouvons demander légitimement aux contribuables les plus fortunés de participer exceptionnellement et temporairement à cet effort » défend notre invité.