Isabelle Rome, la ministre de l'Égalité entre les femmes et les hommes, expérimente à partir de ce vendredi 03 mars, la première mesure du pack « nouveau départ » dans le Val d’Oise.
Ce dispositif doit aider les femmes victimes de violences conjugales à s’extraire de leur bourreau et à se reconstruire. « C’est pour leur simplifier la vie et faire en sorte que ce parcours qui est souvent très compliqué soit plus facile », explique la ministre, sur le plateau des 4 Vérités, vendredi 03 mars, sur France 2. Concrètement, une femme pourra ainsi alerter un référent, selon sa région, qui avertit alors tous les acteurs et les aides dont elle a besoin pour prendre son envol. « Cela peut être une allocation, une aide pour son retour à l’emploi, pour la garde d’enfant, un accompagnement psychologique ou un hébergement d’urgence si besoin. Tout cela, sans qu’elle ait besoin de frapper à toutes les portes. Tout sera déclenché pour elle et sur mesure », explique Isabelle Rome, qui espère une généralisation progressive de ce système sur tout le territoire « d’ici fin 2025 ». « J’espère que ce pack permettra à ces femmes de partir avant qu’il ne soit trop tard », affirme-t-elle.
Depuis début 2023, déjà 22 féminicides ont été recensés. Les parlementaires travaillent actuellement sur « une spécialisation de la justice » concernant les violences conjugales, notamment sur l’instauration de « chambres spécialisées, des réponses plus rapides ou encore une formation renforcée de tous les magistrats », explique la ministre. Un rapport doit être rendu d’ici fin mars. « Ces violences sont spécifiques et elles nécessitent un traitement spécifique », martèle l’ancienne magistrate au micro de Guillaume Daret.
Sur le volet éducatif, trois associations attaquent l’État en justice pour réclamer plus d’éducation à la sexualité à l’école. En 2022, seulement 15% des lycéens et 30% des collégiens ont bénéficié des séances obligatoires sur le sujet. « Pour baisser sensiblement les violences faites aux femmes, il faut commencer dès l’enfance. Avec le ministre de l'Éducation Nationale, Pap Ndiaye, nous avons pris ce sujet à bras le corps. Il a eu le courage de révéler ces chiffres et de donner des instructions partout dans les inspections académiques pour faire appliquer cette loi qui date de 2001 sur tous les territoires. Il y a un suivi très strict », assure l’ancienne magistrate, qui souhaite aussi « diffuser cette culture de l’égalité partout sur les territoires notamment à travers les collectivités locales sur le périscolaire ».
Égalité homme-femme : un index pour la fonction publique
Le 8 mars prochain, le gouvernement présentera son plan « égalité femmes-hommes 2023-2027 ». Il prévoit notamment la mise en place d’un index pour la fonction publique qui vise à mesurer les inégalités salariales ou de promotions. Un dispositif qui existe déjà dans les entreprises privées. « Il faut de la transparence et c’est aussi très stimulant pour que chacun s’inscrive dans cette démarche vertueuse », souligne la ministre.