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Le temps se resserre avant que ne soit scellé le sort des Américains pour les quatre prochaines années. Ce samedi 2 novembre 2024, à J-3 du vote pour la présidentielle qui déterminera qui de Donald Trump ou Kamala Harris sera élu 47 Président ou Présidente de la première puissance mondiale, Christine Ockrent, journaliste spécialiste des États-Unis, est notre invitée sur le plateau des 4 vérités. Pour elle, tout va se jouer sur la « détermination de deux groupes cristallisés comme jamais. » Elle voit d’un côté les supporters de Trump motivés comme jamais à voir le retour de leur candidat à la Maison Blanche, et les démocrates, qui, s’ils ne sont pas forcément fans de leur candidate, sont « déterminés à ne plus voir Donald Trump. » Elle ajoute également son analyse de la spécificité sociologique des deux groupes de votants : « côté démocrate, vous avez une majorité de femmes diplômées, du côté de Trump, vous avez une majorité d’hommes non diplômés [...] C’est la première fois qu’on voit une telle inégalité entre les genres. » 

La journaliste ajoute qu’une escalade des violences en violence physique est à craindre, surtout que Trump n’a jamais admis avoir perdu les élections d’il y a quatre ans. « Il y a un risque de chaos », suggère Christine Ockrent. Elle ajoute que le Républicain est différent aujourd’hui parce qu’il a vieilli, ce qui aggraverait « un certain nombre de traits de caractères que nous avons pu déplorer. » Selon elle, l’entrepreneur serait encore plus violent verbalement que lors de sa première campagne présidentielle, et est mieux préparé et « déterminé à se venger. »


Quel impact pour le reste du monde ? 


Quant à Kamala Harris, Christine Ockrent avoue que le goût de sa politique est plus « flou », sachant qu’elle a été ralentie dans sa campagne par son affiliation à Joe Biden. Celle qui sera vice-présidente jusqu’à la mi-janvier 2025 « ne peut pas critiquer Biden parce que sans lui, elle n’aurait jamais été là, mais ça a été un handicap, jusqu’à la dernière gaffe de Biden quand il a parlé des électeurs de Trump en les traitant de déchets (“trash”). » De plus, notre invitée ajoute qu’il n’est pas sûre que Kamala Harris soit une grande fervente des relations avec l’Europe, contrairement à un Joe Biden « vieux de la vieille » et « atlantiste convaincu » : « ce qui préoccupe au premier chef les décideurs américains, c’est la Chine », précise-t-elle. 

Si Harris a dit qu’elle continuerait son soutien à l’Ukraine, c’est plus délicat avec Trump qui a une « détestation particulière pour Zelensky » et pour qui les « relations personnelles sont très importantes », selon Christine Ockrent. Une position vis à vis de l’actualité internationale qui pourrait bien être déterminante dans le résultat de cette élection, puisque les sondages indiquent que c’est l’économie qui intéresse le plus les votants, juste avant les enjeux internationaux. Pour la première fois, les électeurs américains considèrent que « ce qui se passe en Ukraine, au Proche Orient, et ce qui peut se passer avec la Chine à Taïwan, ça compte. »