Description

Jeff Wittenberg reçoit Jack Lang, président de l’Institut du monde arabe et ancien ministre de la culture, pour débattre du 10 mai 1981, l’anniversaire de l’élection de François Mitterrand et donc l’arrivée de la Gauche au pouvoir.

10 mai 1981 : il y a 40 ans, la Gauche

À l’époque, Jack Lang avait utilisé ces mots : « Ce jour-là, les Français ont franchi la frontière qui sépare la nuit de la lumière ». « Maintenant, on peut le dire autrement. Les gens avaient le sentiment d’un véritable tsunami, c’était un bouleversement » explique l’ancien ministre. En effet, après 30 ans de mise à l’écart du pouvoir, la Gauche y accède enfin. De l’enthousiasme pour certains et des questionnements pour d’autres. Les militants et supporters de François Mitterrand se sont ensuite tous réunis sur la place de la Bastille. « La place de la Bastille est le lieu de la Révolution française et nous voulions entreprendre une révolution pacifique (…) Nous étions porté des idées positives, par la volonté de changer complètement la vie » défend le président de l’Institut du monde arabe. 

Un livre nommé « Révolution culturelle » a été publié récemment pour combiner une centaine de lettres envoyées de la part de Jack Lang à François Mitterrand. « Il y a eu des moments forts et en particulier la création du ministère de la Culture par André Malraux en 1958. Il a été le père fondateur de ce ministère (…) Nous considérions que la culture était une ambition première pour le pays. Elle devait se situer au cœur même de la société d’où le titre du livre. Nous voulions changer tout partout » explique Jack Lang et ajoute ensuite : « L’argent pour la culture, ce n’est pas de l’argent jeté par les fenêtres, c’est un investissement pour l’avenir ». 

À cette période les crédits étaient comme illimités. Le bilan culturel semble cacher le bilan économique et social des deux septennats de François Mitterrand, le chômage n’a pas régressé. Cependant, l’ancien ministre de la Culture défend cette idée : « Il y a eu d’immenses progrès sociaux et économiques. Je crois que le pays a avancé. L’investissement dans l’intelligence c’est le premier investissement économique d’un pays ». « J’avais écrit à Emmanuel Macron en expliquant qu’il faudrait saisir cette crise que nous vivons pour imaginer un nouveau deal culturel, éducatif et scientifique. (...)« Il faut penser le futur, imaginer d’autres solutions et mettre la France sur la voie de l’imagination créative, de la recherche scientifique. Notre pays a pris du retard depuis une vingtaine d’année et pas que dans ce domaine ».