Dans les 4 vérités ce jeudi 21 mai 2021, Caroline Roux reçoit Jean-Claude Mailly, ancien secrétaire général de Force ouvrière. Il est l’auteur du livre « Manifs et Chuchotements », publié chez Flammarion.
Macron, une vidéo et une polémique
C’est sans aucun doute LA vidéo du moment. Moins de 24 heures après sa publication, elle comptabilise déjà 7,5 millions de vues. Une rencontre filmée et diffusée en ligne entre Emmanuel Macron et les Youtubeurs McFly et Carlito, qui suscite beaucoup de réactions. « J’aurais préféré qu’il soit plus proche des citoyens et qu’il fasse moins de com’, commente Jean-Claude Mailly, à propos du message envoyé par le président de la République. La communication, tout le monde en fait d’une manière ou d’une autre mais je crois qu’il y a des barrières à ne pas dépasser ».
Ancien secrétaire général de Force ouvrière, Jean-Claude Mailly publie chez Flammarion « Manifs et Chuchotements ». Dans ce livre, il évoque notamment les différents présidents qu’il a croisés au cours de sa carrière politique et n’épargne pas Emmanuel Macron. « Dès la campagne présidentielle, il avait expliqué que la place des syndicats était dans l’entreprise, dans l’administration, mais pas au niveau national, explique l’homme de 68 ans. Il y a une méconnaissance ».
Celui qui a longtemps été membre au Parti socialiste a aussi et surtout été déçu par la présidence de François Hollande. « L’homme est sympathique quand on discute avec lui mais la difficulté quand je le rencontrais c’est que je n’avais pas de réponse aux questions que je posais. C’était très évasif., se souvient Jean-Claude Mailly. Je disais en rigolant à mes copains à l’époque : ‘Si vous voulez faire un jeu avec François Hollande, mais je vous préviens vous êtes sûrs de perdre, c’est le ni oui ni non’ ».
Sécurité, la priorité ?
À un an de l’élection présidentielle, il ne se montre pas optimiste concernant le paysage politique français. « Qu’est-ce qu’il va se passer demain ? Moi j’avoue que j’ai des inquiétudes quand vous avez Marine Le Pen qui est annoncée déjà comme étant au deuxième tour. Quand vous entendez que beaucoup de Français ne souhaitent pas retrouver un duel Macron-Le Pen, il va se passer quoi ? ». Et s’il reconnaît que le thème de la sécurité, au cœur de nombreux débats ces dernières semaines, est « une priorité aujourd’hui, c’est évident », il prévient : « ça ne doit pas être le seul débat de la campagne électorale, on ne va pas refaire un 2002 ». Dix ans plus tard, la France va traverser une période de reprise, et c’est dans ces moments particuliers que « la colère ou la peur ressort et s’exprime », se méfie-t-il.