C’est la tête de liste de l’Alliance rurale, en lice pour les européennes le 9 juin prochain… Jean Lassalle, ancien député de la 4e circonscription des Pyrénées-Atlantiques, y est associé avec la Fédération nationale des chasseurs. Après avoir déserté l’arène politique pendant deux ans, le président de Résistons revient dans la course pour représenter les territoires ruraux, soutenir la condition paysanne mais pas seulement : « Il faut répondre à des questions précises telles que la transmission d’entreprise » ajoute notre invité au micro de Thomas Sotto ce mercredi 1er mai 2024. Alors, est-ce une candidature exclusivement tournée vers les campagnes ? Fervent défenseur « des Français qu’on ne consulte plus sur rien », Jean Lassalle avait marqué les esprits en 2013 en s’élançant dans un incroyable tour de France à pied. L’occasion pour lui d’alerter la classe politique sur « le malheur qui frappait ces territoires » en marge des grandes villes. Aujourd’hui, le constat reste le même : « Nos campagnes veulent vivre et il n’y a plus rien. Il n’y a plus de service public » dénonce l’ancien député centriste qui pointe du doigt les déserts médicaux.
Ce dernier a l’ambition de porter la voix des chasseurs et des ruraux à Bruxelles en créant « un mouvement de résistance puis un mouvement d’opinion » pour faire bouger les lignes. Parmi les noms célèbres dans le sillage de l’Alliance rurale, l’ancien rugbyman international de l’équipe de France, Louis Picamoles, avait été approché pour représenter la liste. Mais c’est finalement Jean-Pierre Garuet-Lempirou, un autre pilier mythique et ancien athlète du XV de France, qui entrera dans cette mêlée politique. Malgré ses larges épaules, il ne semble pas faire le poids dans les sondages, porté à un maigre score bien loin des 5% escomptés pour obtenir des élus. Accusé par certains de grappiller des électeurs à Jordan Bardella pour le faire tomber en dessous de 30%, d’autres le soupçonnent de faire du Macronisme déguisé. « Il n’y a pas eu opposant plus virulent » affirme Jean Lassalle. Alors concrètement, comment l’ancien député compte-t-il concilier ruralité, défense des chasseurs et impératif environnemental ? Sans langue de bois, Willy Schraen, président de la Fédération nationale des chasseurs, n'avait pas hésité à égratigner en février dernier les Écologistes qu’ils considèrent comme « les plus cons du monde ». Plus pondéré que son homologue, Jean Lassalle se veut moins arbitraire. Mais ce dernier compte bien faire primer l’humain en toute transparence, et sans travestir la campagne pour coller aux exigences environnementales. Sans surprise, le président de Résistons reste pessimiste quant à l’interdiction des véhicules thermiques hybrides neufs au niveau européen à horizon 2035. Loin du prosélytisme électoral, ce dernier y voit clairement une panne dans le moteur : « C’est une folie furieuse » assène notre invité.
Jean Lassalle : près d’un siècle en politique !
Tour à tour député pendant 20 ans, maire de Lourdios-Ichère pendant 40 ans et conseiller général pendant 33 ans, la tête de liste de l’Alliance rurale cumule à lui seul 93 ans de mandat. Une vie d’engagement ponctuée de chants occitans dont il tire des leçons pour mener à bien cette campagne sans trahir ses convictions : « C’est un formidable parcours humain […] je trouve que nous avons été la génération la plus lâche de l’histoire politique française parce que nous avons laissé s’effondrer la France alors que nous avons toujours pas crée l’Union européenne » dénonce cet opposant au Frexit.