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Un an, jour pour jour, après l’assassinat de Samuel Paty, le professeur d’Histoire-Géographie décapité pour avoir montré des caricatures de Mahomet à ses élèves, de nombreuses commémorations vont être rendues partout en France. Samedi 16 octobre 2021, une plaque commémorative sera inaugurée au ministère de l’Éducation. Un square près de la Sorbonne, à Paris, où un vibrant hommage lui avait été rendu l’année dernière, portera également le nom du professeur. « Désormais, Samuel Paty est un emblème de la liberté, et donc de la République. Pour cela, il faut montrer une forme de force et de sérénité », a estimé Jean-Michel Blanquer, samedi 16 octobre, sur le plateau des 4 Vérités sur France 2. En cette journée commémorative, le ministre de l'Éducation nationale participera à plusieurs cérémonies, en particulier avec la famille. Dans l’après midi, les enseignants du collège du Bois d’Aulne, à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), où exerçait le professeur, lui rendront également hommage.

Jean-Michel Blanquer a également annoncé que de plus en plus d’établissements scolaires porteraient le nom de Samuel Paty. Vendredi 15 octobre, partout en France, l’ensemble des collèges et lycées étaient invités à honorer sa mémoire. « Ce qui s’est passé nous oblige à être dignes et à faire face aux menaces terroristes et à tous ceux qui veulent porter atteinte à nos libertés », a assuré le ministre au micro de Jeff Wittenberg. Selon lui, 98 incidents ont été recensés lors de ces hommages, dont sept graves. Dans ce cadre, Jean-Michel Blanquer a également annoncé la reprise effective l'Observatoire de la laïcité, mise en place en 2018 par le ministre afin d’évaluer les incidents liés à la laïcité.

Laïcité : quel bilan tirer ?

Un an après ce drame, quel bilan tirer de l’action du gouvernement sur le terrain de la laïcité ? Le ministère de l'Education nationale a organisé une vaste campagne d’affichage. Quel impact a-t-elle eu auprès des élèves ? « La laïcité est le socle de nos valeurs, ce qui fait le trésor de nos libertés. Je crois que ce message passe bien quand il est bien expliqué », a expliqué le ministre. 

Pourtant, ce sujet est de plus en plus débattu chez les jeunes générations. Selon une étude réalisée par l’Ifop au mois de mars 2021, une majorité de lycéens se déclarent aujourd’hui défavorables au fait de critiquer une croyance, un symbole ou un dogme religieux. Une tendance qui se vérifie également chez les professeurs. Selon une étude réalisée par la Fondation Jean Jaurès, les plus jeunes enseignants, de moins de 30 ans, sont moins attachés à la laïcité que leurs aînés. « Nous avons été beaucoup trop silencieux et implicites sur la laïcité. C’était une évidence sous la Troisième et Quatrième République, cela ne l’est plus. Ces hommages participent de cette logique », a affirmé Jean-Michel Blanquer. Et d’ajouter : « Si on ne fait rien, la tendance pourrait s’accentuer et ce serait très mauvais », a conclu l'élu qui se dit volontariste pour « changer la donne » et « remonter la pente ».