Cela ne va pas très fort au gouvernement et dans la majorité. Après la démission du ministre Aurélien Rousseau, une autre ministre, Sylvie Retailleau, celle de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, a présenté sa démission. Plusieurs autres, comme Clément Beaune, sont cités parmi ceux qui s’interrogent. Invité des 4 vérités, Jean-René Cazeneuve parle de sensibilités de gauche et de droite qui se manifestent légitimement différemment au sujet d’une loi, en l'occurrence la loi immigration. Ainsi, il n’est selon lui ni grave, ni alarmant que certains ministres aient choisi de partir. Faut-il appeler un remaniement, comme le préconise François Bayrou ? « Ce n’est pas d’actualité aujourd’hui », juge-t-il.
Une affaire révélée par Mediapart a mis en lumière le fait que la nouvelle ministre de la Santé Agnès Firmin-Le Bodo aurait bénéficié de cadeaux non déclarés. Elle serait visée par une enquête judiciaire. En attendant, le député renaissance du Gers fait « confiance à la décision de justice » et ne s’exprime pas plus amplement sur le sujet.
Au sujet de la fameuse loi immigration qui a provoqué le départ de plusieurs ministres, le volet le plus controversé est celui de la caution qui devra être versée par des étudiants étrangers qui viendront s’installer en France pour leurs études. Concernant ce volet, et plusieurs autres, qui semblent ne pas convenir à plusieurs membres du gouvernement, n’est-ce-pas à dire qu’ils attendent d’être défaussés de leurs responsabilités par le conseil constitutionnel ? Jean-René Cazeneuve parle d’un texte équilibré au départ, modifié par la constitution des lois, mais qui a reçu plusieurs motions de rejet. Les concessions, selon lui, découlent de ces motions de rejet votées par les oppositions. La responsabilité incomberait donc à ceux qui ont déposé des motions. En un sens, le gouvernement attend donc que quelques éléments de cette loi soient bel et bien censurés par le conseil constitutionnel. Rien de très anormal, assure l’homme politique : le cas de la modification d’une loi après coup par ledit conseil est assez fréquent dans l’histoire de la France.
Jean-René Cazeneuve nie avoir prononcé des mots controversés à Cyrielle Chatelain
« Tu seras tondue à la libération pour avoir voté avec le RN », c’est ce qu’aurait dit Jean-René Cazeneuve lors de la séance de questions au gouvernement de ce mardi 19 décembre 2023 à Cyrielle Chatelain, présidente du groupe écologiste à l’Assemblée nationale. Malgré cette information rapportée par le Figaro et plusieurs témoins, il nie avoir prononcé ces mots. « J’ai plein de témoins qui disent que je ne l’ai pas dit ! », jure-t-il. Pour lui, un seul responsable : la Nupes, qui veut juste « transformer l’Assemblée en chaos. »
À l’issue de 10 articles 49.3, le budget, notamment celui de la sécurité sociale, a (enfin) été adopté jeudi 21 décembre 2023 à l’Assemblée. Faut-il se résoudre à ce que les lois budgétaires soient désormais adoptées sans vote général, et sans débat dans l’hémicycle ? « Hélas, je crois que oui », déplore le rapporteur général du budget. Pour une raison simple qu’il rappelle : le gouvernement n’a pas la majorité à l’assemblée depuis 2022. Selon lui, « rien de nouveau sous le soleil » : dans la tradition républicaine, les oppositions ont toujours marqué leur opposition en ne votant pas le budget. Pas de quoi s’inquiéter, donc, qu’Élisabeth Borne ne dépasse bientôt la longue série de motions de censure posées par Michel Rocard de 1988 à 1991, qui n’avait pas non plus la majorité absolue à l’Assemblée.
Réduire le déficit à 4,4% du PIB, un objectif de 12 milliards d’économie par an en 2025… Comment va faire le gouvernement pour trouver cet argent dont il annonce vouloir faire l’économie ? L’ancien directeur général d’Apple France parle d’une « révision de toutes les dépenses publiques » afin d’utiliser l’argent public de manière plus efficace.
Dernier sujet, que pense Jean-René Cazeneuve des déclarations du président de la République sur Gérard Depardieu ? « Il rend fier la France », a notamment dit le Chef de l’État mercredi 20 décembre 2023, sur France 5. « Moi, j’appartiens à une génération qui admire l’acteur (…) et je pense que c’est ce que voulait dire le président de la République. Maintenant, quand on voit le comportement de l’homme et les dérives (…) c’est absolument insupportable et scandaleux. J’ai une pensée pour les victimes, et évidemment que le Président aussi », dit-il, jurant qu'Emmanuel Macron fait de la lutte contre les violences faites aux femmes une « priorité absolue ».