Description

Lundi 31 janvier, la junte malienne au pouvoir a ordonné l’expulsion de l’ambassadeur français dans un délai de 72 heures. En cause ? Les autorités maliennes justifient cette décision par les récentes déclarations « hostiles » de responsables français à leur encontre. De son côté Paris a « pris note » de cette décision. Cet épisode marque un nouveau durcissement des tensions entre le Mali et la France, engagée militairement dans la lutte contre le terrorisme au Mali et au Sahel depuis 2013. Depuis que des colonels ont pris le pouvoir par la force, en août 2020, les relations n'ont cessé de se détériorer. Se pose aujourd’hui la question de la politique française au Sahel. « La junte est dans une certaine forme d’isolement. Il y a une rupture politique dans la mesure où ce pays est dirigé par une junte autoproclamée qui estime ne pas pouvoir engager de processus démocratique avant cinq ans. Et une rupture de ce pays avec la communauté internationale. Cela nous amène à nous interroger sur notre posture. Nous avons engagé des consultations », a affirmé le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, invité des 4 Vérités ce mercredi 2 février, sur France 2. Il appelle à la discussion avec les partenaires européens et africains afin de définir « la façon dont nous allons nous continuer à combattre le terrorisme ». « Nous consultons, nous réfléchissons et nous allons agir dans les jours qui viennent », a assuré le chef de la diplomatie française. Une chose est sûre : « Aujourd’hui, la situation ne peut pas rester en l’état. Nous devons adapter notre dispositif à la nouvelle donne », explique-t-il.

Ukraine : « La situation est très grave »

En Ukraine, la situation s’enlise aussi. La semaine dernière, Emmanuel Macron s'est entretenu avec Vladimir Poutine, mais cela a donné lieu à un dialogue de sourds sans aucune avancée concrète. Vladimir Poutine réclame la garantie que l'Ukraine ne rejoindra jamais l’Otan. Mardi 1 février, Vladimir Poutine a déclaré espérer "une solution" à la crise russo-occidentale qui menace de dégénérer en conflit armé. « La situation est très grave », a affirmé Jean-Yves Le Drian, au micro de Caroline Roux. « Tous les éléments sont réunis pour qu’il y ait une intervention russe en Ukraine », a-t-il renchéri, avant de nuancer. « Mais l’heure, est toujours à prioriser la désescalade. Nous sommes favorables à la négociation plutôt qu’à la confrontation », a-t-il expliqué, espérant encore aboutir à un accord. « Il faut retrouver les formes de la sécurité collective en Europe. Il faut retrouver des règles. Mettons-nous autour d’une table pour le faire dans les différentes instances », a-t-il conclu, invitant à « poursuivre le dialogue ». En cas d’invasion de l’Ukraine, il l’assure : « Il y a aura des mesures et représailles massives et considérables à l’encontre de la Russie ».