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Au 63eme jour de guerre en Ukraine, la Russie vise désormais le contrôle total du sud ukrainien et notamment de la région du Donbass. Le « risque d’une troisième guerre mondiale est réel », a mis en garde le ministre des Affaires étrangères russe Sergeï Lavrov, lundi 25 avril, dans un long entretien accordé à la télévision publique russe. « On est toujours dans la rhétorique de l’intimidation. Ce n’est pas nouveau. Ce sont des propos exagérés, injustifiés qui ne correspondent pas du tout à la réalité et qui visent à nous dissuader », dénonce, ce jeudi 28 avril, le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères français, Jean-Yves Le Drian, sur le plateau des 4 vérités, sur France 2. « Il ne faut pas céder », affirme le ministre, appelant « au calme ». « Nous ne sommes pas en guerre contre la Russie. Nous ne sommes pas cobelligérants », ajoute-t-il. « L’Ukraine est une démocratie que nous soutenons par la fourniture d’équipements pour aboutir à une négociation ».


Mardi 26 avril, les États-Unis ont réuni une quarantaine de pays en Allemagne afin de renforcer la défense ukrainienne avec notamment la livraison d’armes lourdes. « Nous nous coordonnons avec nos alliés pour fournir aux Ukrainiens les équipements dont ils ont besoin », a précisé Jean-Yves Le Drian. Selon lui, la logique des combats a changé depuis l’échec du siège de Kiev mais « les objectifs russes restent les mêmes. « On s’attendait à une offensive rapide et une victoire de forces russe. Force est de reconnaître que ce n’est pas cette situation qui est au rendez-vous et que l’Ukraine tient. La Russie est à la peine concernant ses objectifs », indique-t-il, assurant que la France et l’Europe poursuivait la fourniture d’équipements à l’Ukraine, pour que « l’Ukraine tienne ». L’objectif ? « Aboutir à une négociation entre l’Ukraine et la Russie ».


Gaz : préparer un embargo ?


Suites aux explosions qui ont éclaté en Transnistrie, un territoire dominé par les séparatistes pro-russe, enclavé dans une Moldavie, Jean-Yves Le Drian a rappelé le « soutien politique mais aussi à l’égard des réfugiés » des autorités françaises auprès de ce pays qui craint d’être également pris dans le conflit. Appelant à « vigilance », l’élu a indiqué qu’il fallait « envoyer de l’aide pour faire en sorte que ce pays puisse s’approvisionner de manière autonome en électricité et en gaz ».

Et l’escalade ne cesse de grimper. Mercredi 27 avril, le groupe russe Gazprom a stoppé les livraisons de gaz vers la Pologne et la Bulgarie qui ont refusé de payer leur contrat en roubles comme l’exige Moscou. Sur le sujet, le ministre l’assure : « l’Europe sera solidaire ». Une réunion des ministres de l’énergie se réunira à Bruxelles, lundi 2 mai. Pour préparer un éventuel embargo, les Européens doivent « mener des initiatives indispensables afin d’acquérir l’autonomie énergétique vis-à-vis de la Russie », a-t-il affirmé.