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Hier, Emmanuel Macron s’est exprimé pour exposer dans les grandes lignes les décisions retenues contre la Russie dans la gestion de la crise ukrainienne. S’il assure que la « France n’est pas en guerre avec la Russie », il maintient les sanctions prises à l’encontre de Vladimir Poutine sans cacher que ce parti pris aura des répercussions économiques sur l’avenir des français. Alors que les troupes russes progressent à vitesse grand V et que toutes les tentatives de conciliation ont échoué, à quoi faut-il s’attendre dans les prochains jours ? « Il est possible que le pire soit devant nous car nous sommes rentrés dans une logique de siège » constate Jean-Yves Le Drian, ministre des Affaires étrangères. Mercredi 2 mars, l’Assemblée générale de l’ONU a adopté une résolution qui « exige que la Russie cesse immédiatement de recourir à la force contre l’Ukraine » avec plus de 141 pays signataires contre quatre outsiders qui y sont opposés à savoir la, Biélorussie, La Corée du Nord, la Syrie et l'Erythrée. 35 pays dont la Chine se sont abstenus. L’ex ministre de la Défense constate que la Russie s’isole progressivement, l’occasion de poursuivre « le mouvement de solidarité internationale qui s’est manifesté avec l’espoir d’aboutir à un cessez-le-feu » et enrayer une « partie du désastre ». 

Malgré le soutien international massif, le vote historique à l’ONU et l’investissement de l’Europe pour armer les ukrainiens, le président russe ne recule devant rien en brandissant régulièrement la carte de la menace nucléaire. Le dialogue est-il la seule arme efficace dont nous disposons pour mettre fin à l’invasion russe ? «  Le point de départ c’est le cessez-le-feu, on ne peut pas dialoguer sans ça. Ce sera d’ailleurs la résolution que nous allons proposer au Conseil de sécurité » explique notre invité au micro de Caroline Roux. 


Guerre en Ukraine : une Europe solidaire ? 


Si l’énième demande d’intégration immédiate de l’Ukraine à l’Union Européenne reste en suspens, l’Europe semble se mobiliser pour accueillir les centaines de milliers de réfugiés. Un bilan humain qui va bientôt dépasser la barre du million. La Pologne et d’autres membres de l’UE se mobilisent et proposent des solutions d’accueil. « C’est une vraie bascule dans l’histoire » félicite Jean-Yves le Drian. Si la solidarité s’active d’un point de vue humain, l’invasion de l’Ukraine ressuscite l’hypothèse d’une Europe de la Défense avec la constitution d’une armée commune. Serait-elle plus dissuasive que les sanctions prises à l’égard de la Russie ? Emmanuel Macron y est favorable et réaffirme sa position en faveur d'une « "Europe de la défense” capable de protéger ses frontières, ses citoyens et de se projeter vers ses alliés ». 

Hier, lors de son allocution, Emmanuel Macron a alerté les français sur les répercussions économiques que la Guerre en Ukraine exerçait sur l’Hexagone. Les banques liées au secteur de l'énergie ayant été épargnées des mesures de rétorsion européenne, le commerce des hydrocarbures se poursuit avec Vladimir Poutine. Néanmoins en cette période de crise et de négociations, Jean-Yves le Drian n’écarte pas le scénario catastrophe dans lequel la Russie coupe le robinet des hydrocarbures. « Il faut se préparer à notre propre souveraineté énergétique en Europe » déclare le ministre des Affaires étrangères.