Jean-Yves Le Drian est l’invité de Caroline Roux sur le plateau des 4 Vérités sur France 2 le mardi 31 août 2021.
Le ministre des Affaires étrangères a notamment fait le point sur la situation actuelle en Afghanistan suite au retrait définitif des troupes américaines, avec 24 heures d’avance. « C’est un coup dur incontestablement, qui est sans doute due à un manque d’anticipation, un manque d’appréciation de la situation », a estimé le ministre, qui est aussi agrégé d’Histoire contemporaine, avant d’appeler à la prudence afin d’éviter les « raccourcis historiques ». Sur la situation, l'homme politique a par ailleurs constaté des problèmes opérationnels. « Il y a eu un problème de prise en compte de la réalité de ce qu’était le territoire afghan, de ce qu’était le pouvoir afghan qui a pris la fuite dès la première intervention, et sur la solidité de l’armée afghane qui n’était pas au rendez-vous », a-t-il analysé. Et de poursuivre : « Ces quinze derniers jours ont été extrêmement surprenants dans la rapidité et l’efficacité de la prise de pouvoir par les talibans ».
Dans la foulée, le ministre a également adressé sa solidarité au peuple afghan en les invitant à « poursuivre leur propre gouvernance ». Concernant les exfiltrations des Afghans éligibles, Jean-Yves Le Drian assure que la France a anticipé leur rapatriement dès le mois de juillet. Il a également rappelé que la France était au contact des « Afghans qui sont en danger ». Combien sont concernés ? « Plusieurs milliers de personnes que nous avons répertorié et avec qui nous continuons à être en lien », a indiqué l’élu.
Sur le sujet, la France s’est montrée favorable à la constitution d’une zone de sécurité afin de pouvoir assurer les rapatriements de réfugiés, notamment dans les pays voisins et de la région. « Une résolution du Conseil de sécurité a été adoptée cette nuit. Elle exige que la plateforme aéroportuaire soit sécurisée et que l’accès à cette plateforme soit assuré par les autorités de fait, qui sont les talibans », a déclaré l’ancien ministre de la Défense, qui s’attaque désormais à sa mise en œuvre. « Il faut trouver une solution pour la gestion de la plateforme notamment avec les Turcs et les Qataris ». L’objectif ? « Exiger des talibans que l’accès à l’aéroport soit sûr ».
Comment aider les réfugiés ?
Faut-il aider ces réfugiés ? Le ministre est clair : « Oui, il faut les aider. C’est l'urgence ». « Le haut-commissariat aux réfugiés des Nations unies doit prendre en considération cette donnée. Il faut aider à seconder les efforts des pays d’accueil, qui sont généralement les pays voisins », a-t-il affirmé. Et de préciser : « Il risque d’y avoir des mouvements de population importants, de personnes qui cherchent l’exil. Ils vont essentiellement dans les pays limitrophes, il faut les aider », a conclu le ministre qui s’est dit favorable à maintenir une pression internationale et financière sur les talibans afin que les actes demandés par le Conseil de sécurité soient posés ».