Alors que la grève des salariés de TotalEnergies se poursuit, les pénuries d’approvisionnement font rage. Lundi 10 octobre dans la soirée, plus de 29 % des stations-service du territoire étaient en difficulté, a affirmé la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher. « Un désaccord salarial ne justifie pas de bloquer le pays. Refuser de discuter, c’est faire des Français les victimes d’une absence de dialogue », a commenté l'entourage d'Elisabeth Borne, lundi 10 octobre, à l’issue d’une réunion de crise tenue dans la soirée. Pour l’heure, aucune décision n'a été prise officiellement, mais le gouvernement en appelle à la responsabilité de tous, assurant qu’il poursuivrait « les mesures facilitant l'approvisionnement des stations ». « Il y a eu un défaut d’anticipation. Cela fait bientôt trois semaines que ces grèves ont démarré, le gouvernement n’a rien fait », réagit Jordan Bardella, candidat à la présidence du Rassemblement national. « La demande de coup de pouce sur les salaires n’est pas illégitime au regard des superprofits que réalise Total, mais cela ne justifie aucun blocage », assure le député européen. « On ne peut pas paralyser le pays alors même que des millions de Français sont dans une situation difficile. (…) Cette situation n’est pas supportable », poursuit le président du RN par intérim, estimant qu’il faut permettre aux Français « de reprendre une vie normale ».
Pour contenir la hausse des prix énergétique, le Rassemblement national milite pour une baisse de la TVA de 20 à 5,5 % pour les carburants, l’électricité, le gaz et le fioul domestique. « Il faut redonner de l’air aux Français. (…) Nous allons continuer à le proposer jusqu’à que nous arrivions au pouvoir et que nous le mettions en place. (…) La seule mesure pérenne pour redonner du pouvoir d’achat aux Français est de baisser la fiscalité sur l’énergie et la hausse des salaires », affirme Jordan Bardella, promettant une hausse « de 10% sur tous les salaires ». L’élu estime que sur la flambée des prix, « il y a des mesures à prendre, mais elles ne sont pas prises ».
Jordan Bardella : « Nous voterons contre le budget 2023 »
Dans ce contexte de tensions sociales, les députés ont entamé, lundi 10 octobre, l’examen du projet de budget 2023, qui vise à déterminer les priorités du gouvernement en matière de politiques publiques. Les oppositions ont déjà fait savoir qu'elles ne voteraient pas pour ce texte. « Nous contestons les choix politiques d’Emmanuel Macron, donc nous voterons contre le budget », affirme Jordan Bardella. Néanmoins, il n’exclut pas de voter pour certaines affectations budgétaires « si elles vont dans le bon sens ».
Le 5 novembre, le Rassemblement national élira son prochain président. Marine Le Pen voulant se consacrer uniquement à l’élection présidentielle, deux prétendants se présentent pour reprendre le flambeau. Jordan Bardella, député européen et actuel président du parti par intérim et Louis Aliot, actuel maire de Perpignan. Même combat ? « Il y a des sensibilités différentes. Le peuple militant fera son choix. (…) Je suis président par intérim et je souhaite poursuivre la mission que m’a confiée Marine Le Pen », affirme-t-il, désireux de préparer la succession à Emmanuel Macron. « Marine Le Pen est la candidate la plus légitime pour incarner la suite », conclut-il.