La journée du 1er mai a été marquée par une forte mobilisation partout en France, toujours contre la réforme des retraites, mais aussi par de nombreux incidents survenus en marge des manifestations. Des policiers et gendarmes ont été blessés et l’un d’entre eux a été brûlé après un jet de cocktail molotov, dans la capitale. Les forces de l’ordre ont procédé à des centaines d’interpellations sur le territoire. Alors que l’intersyndicale se félicite d’une journée de mobilisation historique et se réunit pour discuter de la suite, les politiques ont vivement réagi notamment pour dénoncer les violences survenues. Jordan Bardella, président du Rassemblement national et invité des 4 vérités mardi 2 mai, au lendemain de la mobilisation, a exprimé son soutien aux policiers et annoncé qu'il fallait dès maintenant sévir. « Je pense qu’il faut des peines de prison ferme lorsque l'on s’en prend aux forces de l’ordre ». Il a également annoncé son souhait de « dissoudre les milices antifa », qui selon lui, sont responsables des violences et incidents des manifestations de ces dernières semaines.
La forte mobilisation du 1er mai contre la réforme des retraites intervient plusieurs jours après que la loi ait été définitivement promulguée. Alors, y a-t-il encore des chances qu’Emmanuel Macron revienne sur cette réforme ? « Sincèrement, non », martèle Jordan Bardella avant d'ajouter, « je pense qu’Emmanuel Macron n’écoute que lui […] je pense que beaucoup de Français ont le sentiment qu’au fond, Emmanuel Macron n’aura jamais vraiment réussi à aimer les Français, à comprendre leur souffrance, leur colère, et surtout à épouser leurs espérances ». La réforme des retraites a été rejetée par une grande majorité des Français, de catégories sociales différentes et de tout âge. La colère ne semble pas retomber dans l’Hexagone, et pour Jordan Bardella « il reste encore une arme, et peut-être la plus utile face à cette réforme et face à toute la politique du gouvernement, c’est de voter ». L’année prochaine auront lieu les élections européennes tandis que les prochaines élections présidentielles et législatives n’auront lieu qu’en 2027. Mais pour le président du Rassemblement national, « ce n’est pas parce qu’Emmanuel Macron ne veut pas dissoudre l’Assemblée nationale qu’il ne peut pas y être contraint ». Jordan Bardella a affirmé que la mobilisation sociale est importante et appelle les Français à ne pas se démobiliser car « Emmanuel Macron cherche à avoir [les Français ndlr] à l’usure ».
« Fête de la nation » : le RN s’invite au Havre pour le 1er mai
Ce 1er mai a aussi été marqué par le meeting du Rassemblement national, qui s'est tenu cette année au Havre et a été baptisé « Fête de la nation ». L’intersyndicale et Edouard Philippe y ont vu une provocation. « C’est de bonne guerre démocratique avec Edouard Philippe, qui est maire du Havre », confie Jordan Bardella. Le président du RN affirme que le parti a choisi cette ville car « c’est une ville ouvrière, une ville industrielle et qui a une connotation très forte en la matière ». Le parti d’extrême droite a voulu s’adresser directement aux travailleurs du monde ouvrier et industriel, car selon le président du RN, « la valeur travail aujourd’hui est attaquée […] le travail n’est plus rémunéré à sa juste hauteur ». Le Rassemblement national peine pourtant à convaincre les Français sur l’économie. Le parti a pour projet de demander aux patrons d’augmenter les salaires de 10% en échange d’exonération patronale sur ces 10%. Mais le RN est souvent critiqué. Sophie Binet secrétaire générale de la CGT invitée lundi 1er mai des 4 vérités, avait accusé le parti « d’imposture sociale », en soulignant que les députés RN avaient voté contre l’augmentation du SMIC à 1500 euros à l’Assemblée nationale et qu’ils étaient contre l’indexation des salaires sur l’inflation. Jordan Bardella rétorque en affirmant que son parti est celui « qui défend le monde du travail, qui défend les conditions de vie au travail, qui défend une augmentation des salaires ».