Neuf jours après l’épouvantable meurtre de Thomas à Crépol, les politiques n’en finissent pas de polémiquer et la mort du jeune homme sert même de prétexte pour des actions violentes chez certains partisans d’extrême-droite. « Ce qu’il s’est passé il y a quelques jours est un drame, qui est l’expression de la terreur quotidienne que vivent des millions de Français dans notre pays et des millions de parents, inquiets de laisser leurs enfants sortir dans les rues de France car ils savent qu’ils risquent de se faire agresser » a déclaré Jordan Bardella au micro des 4 vérités ce lundi 27 novembre. Le président du Rassemblement national évoque, comme le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, un « ensauvagement de notre société ». Une expression que le parti d’extrême-droite utilise depuis près de 30 ans pour qualifier « la montée de l’insécurité et l’effondrement de l’autorité de l'État ».
L’adolescent est décédé après avoir été poignardé lors d’une fête à Crépol ce 19 novembre 2023. Depuis, neuf suspects ont été interpellés et mis en examen pour « meurtre en bande organisée », « tentatives de meurtre » ou « violences volontaires commises en réunion », comme l’a annoncé le parquet de Valence. Si l’identité des suspects et le mobile restent inconnus à l’heure actuelle, depuis plusieurs jours le drame a suscité une avalanche de réactions, parfois violentes, notamment de militants d’extrême droite. Ce samedi 25 novembre, à Romans-sur-Isère, certains étaient « venus pour en découdre » avec des jeunes du quartier, comme l’a expliqué le préfet de la Drôme.
Meurtre de Thomas : la classe politique entre indignation et récupération
Pour Jordan Bardella, « il y a dans notre pays, une haine qui monte chez une partie de la jeunesse, en très grande partie issue de l’immigration ». Le procureur a pourtant expliqué, qu’à ce stade de l’enquête, le mobile raciste n’a pas été retenu. Selon le président du Rassemblement national, une partie des journalistes, de la classe politique et médiatique « refuse de voir la vérité en face ». Pour l’eurodéputé, « une grande partie de la délinquance de rue est le fait de l’immigration (…) ce qui ne veut pas dire que tous les gens qui sont arrivés en France commettent des crimes et des délits, l’immense majorité respecte les lois de la République. Mais il y a un lien évident entre l’ensauvagement de notre société et notre incapacité à maîtriser les flux migratoires ». Interrogé par Thomas Sotto sur sa confiance en la justice française, Jordan Bardella estime qu’il faut un tournant en matière pénale, car la justice « ne fait plus peur et est beaucoup trop laxiste ».
Le projet de loi du gouvernement sur l’immigration a considérablement durci au Sénat et arrive ce lundi 27 novembre à la Commission des lois à l’Assemblée nationale. Pourtant, le Rassemblement national n’a pas voté ce projet de loi. « Ce texte n’est pas un texte contre l’immigration, c’est un texte pour l’immigration. Les conditions pour lesquelles il a été durci au Sénat seront très largement assouplies par la majorité à l’Assemblée nationale.» considère Jordan Bardella.