Jeudi 30 mars, Emmanuel Macron était en déplacement à Savines-le-Lac, dans les Hautes-Alpes, pour présenter les grandes lignes du « plan eau » très attendu. Ce plan de sobriété et de réutilisation des eaux usées, qui comporte 53 mesures, est destiné à mieux gérer cette ressource menacée par la sécheresse. L’objectif ? Réduire de 10 % la quantité d’eau prélevée d’ici 2030 dans le pays. En pleine crise de contestation contre la réforme des retraites, cette première sortie présidentielle depuis l’adoption de la réforme des retraites par le 49.3, s’annonçait sous haute tension. « On ne peut pas dire que le Président reste bunkerisé et puis derrière critiquer le fait qu’il aille sur le terrain. C’est important qu’il aille sur le terrain », commente le député Renaissance des Yvelines, Karl Olive, invité des 4 Vérités, vendredi 31 mars 2023, sur France 2. Sur place, plusieurs dizaines de manifestants étaient présents, néanmoins, ils ont été tenus à une centaine de mètres du chef de l’État, arrivé sous bonne escorte. « Quoi qu’il fasse, c’est systématiquement battu en brèche. En revanche ce qui est important, c’est de rencontrer des maires, des présidents d’associations, de continuer à aller sentir le terrain. C’est important, nous ne l’avons pas suffisamment fait ces derniers mois », explique l’élu. « Nous n’avons pas été suffisamment adroits pour expliquer ce qu’était le système des retraites en France, le déséquilibre qu’il entraîne, et où nous souhaitions aller », ajoute-t-il, admettant « une maladresse » sur le sujet « des 1200 euros pour les nouveaux retraités ».
Selon les enquêtes d’opinion, la majorité des Français sont principalement opposés à l’allongement de l’âge légal de départ à la retraite, de 62 à 64 ans, prévu par l’article 7. Alors que le texte est actuellement à l’étude au Conseil constitutionnel, qui rendra ses conclusions, le 14 avril prochain, la Première ministre, Élisabeth Borne, doit rencontrer les syndicats à Matignon la semaine prochaine. « Il faut continuer à discuter avec les organisations syndicales. Encore faut-il qu’elles acceptent les mains tendues. Il faut également continuer à discuter avec les organisations politiques, encore faut-il qu’elles acceptent de rencontrer la gouvernance », souligne Karl Olive. De son côté, Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT a proposé une médiation, à 3 ou 4 personnes, refusée par le gouvernement. « Tout cela va dans le bon sens. Nous devons continuer à avancer », explique le député, qui appelle à un « Grenelle du travail » et se dit favorable à un retour du « cumul des fonctions entre député et maire ». Le gouvernement ira-t-il jusqu’au bout sur l’âge légal ? « Même à 64 ans, on sera encore l’un des pays d’Europe qui part le plus tôt en retraite. On peut continuer à aménager un certain nombre de choses, mais 64 ans, c’est acté », affirme-t-il.
Violences : quels responsables ?
Ces derniers jours ont été marqués par l’explosion de violences dans les cortèges, notamment à Sainte-Soline, dans les Deux-Sèvres. « On va remettre le curseur à l’endroit. Les policiers sont là pour protéger les Français. La sécurité est la première de nos libertés. Je soutiens fermement toutes les forces de sécurité et les remercie pour le travail qui est fait. La police n’est pas violente. Contrairement à ce que dit M. Mélenchon et son orchestre, la police ne tue pas, elle vient nous protéger. Quand les manifestations sont interdites et illégales, on ne se déplace pas », assure fermement Karl Olive, admettant « des dérapages ». « Des enquêtes sont diligentées à l’intérieur, mais ne comptez pas sur moi pour critiquer les forces sécurité car ces gens-là en prennent plein la gueule au quotidien pour nous permettre d’être le beau pays qui est le notre », ajoute-t-il, accusant La France insoumise de « bousiller nos institutions ». « J’appelle à un sursaut républicain qui condamne toutes ces violences », martèle-t-il.