Le festival de Cannes débute aujourd’hui, mardi 14 mai 2024. Le célèbre événement dédié au cinéma d’auteur est une nouvelle fois embourbé dans divers scandales : le manque de représentation de femmes réalisatrices et les accusations d’agression par neuf femmes à propos du producteur Alain Sarde. Une situation qui « effare » Sarah Knafo, membre du parti zemmouriste Reconquête !, invitée sur notre plateau. Elle déplore que le festival français soit « pris dans une tenaille idéologique avec, en amont, une sélection de plus en plus politisée, et, en aval, des rumeurs de scandales qui font de Cannes une cour d’assise ». Bien qu’elle indique « prendre en compte la parole des femmes », elle défend manifestement les hommes dont elle « regrette que la réputation soit salie » à cause du tribunal médiatique. Face aux passions qu’elle estime déchaînées par le « wokisme », la femme politique préfère « le progrès civilisationnel » de la justice et la dépassionnalisation des débats qu’elle induit. Quant à un #Metoo en politique, elle balaye la question : « Jamais ». En espérant, sans ironie, que Sarah Knafo ne soit pas la seule à voir le monde politique comme dénué de sexism
Emmanuel Macron a annoncé se tenir prêt à un éventuel débat avec Marine Le Pen. Un débat auquel notre invitée ne croit « absolument pas ». Selon elle, cela fait 7 ans que « la France est enfermée dans le tango entre la macronie et le Rassemblement national » et que cela n’a « jamais servi aucun français ». Elle considère que la majorité et le parti d’extrême-droite sont interdépendants et se servent de l’autre dès qu’ils en ont besoin. Elle déplore une absence de changement depuis les dix années de présence de députés du Rassemblement national au parlement européen, et indique que « la France n’a plus le luxe de se payer des victoires qui ne servent à rien ». Face à ce qu’elle considère être un immobilisme du parti de Marine Le Pen, elle enjoint les français à soutenir sa liste en juin.
Le programme de Reconquête !
Au micro de Thomas Sotto, Sarah Knafo rappelle que Reconquête ! est un parti totalement « indépendant » et « autonome ». Une distanciation du Rassemblement national pour mettre en avant ce qu’elle pense être des spécificités du programme de ce deuxième parti d’extrême-droite. Elle précise ainsi vouloir engager une « grande bataille de libération » au lendemain des élections européennes, pour « libérer les français des 4 fléaux qui les enserrent », à savoir : la libération de l’islamisation et l’immigration, la libération des nations européennes de la technocratie bruxelloise, la libération de l’économie européenne, et la libération de la propagande « woke ». Elle conclut le déroulé de son programme en manifestant sa « confiance » en la « lucidité » des français pour la choisir dans les urnes le 9 juin prochain, et en sa tête de liste Marion Maréchal.
Une différence avec le programme de Jordan Bardella qui ne saute pas aux yeux. Pourtant, elle le rappelle, le Rassemblement national et Reconquête ne font pas partie de la même famille politique. Un point de divergence pourrait se trouver au sujet de l’immigration, avec Reconquête ! qui place sa politique un cran au-dessus de son homologue d’extrême-droite en préconisant une « triple frontière » en réaction au pacte sur la migration. Ainsi, il s’agirait pour le parti d’Éric Zemmour, de défendre avec plus de force et l’utilisation de CRS la frontière française, ensuite la frontière européenne avec un blocus naval militaire, enfin les frontières des pays d’origines, dans le modèle du « no way » australien. Il faudrait, selon les candidats de Reconquête !, rappeler à ceux qui seraient tentés de migrer qu’il n’y aurait pas de raison pour eux de risquer leur vie parce que « s’ils viennent chez nous, il n’auront droit à rien, donc ça ne vaut pas la peine de venir ».