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 Jeudi 18 avril, au centième jour de ses fonctions, le Premier ministre Gabriel Attal était en déplacement à Viry-Châtillon, pour tenir un discours sur la violence chez les mineurs. C’est dans cette ville de l’Essonne, non loin de la capitale, que Shemseddine, un adolescent de 15 ans, a été assassiné par des membres d’une bande rivale, à quelques mètres seulement de son établissement scolaire. Le Premier ministre a annoncé des mesures répressives fortes pour lutter contre la délinquance chez les jeunes, en cherchant à les responsabiliser et à remettre en cause leur éducation : « la culture de l’excuse, c’est fini », annonçait-il. Ce discours prenait place à peine deux jours après un autre meutre, celui de Philippe, 22 ans, à Grande-Synthe (Nord). Pour l’exécutif, le constat est clair : il faut prioriser la lutte contre la violence chez les jeunes. 

Face aux mesures prônant un retour à l’autorité et à la laïcité annoncées Gabriel Attal, Sabrina Agresti-Roubache réitère au micro de Thomas Sotto la volonté affichée par le gouvernement. Elle indique vouloir « rétablir cette stratégie de prévention contre la délinquance », en incitant notamment les parents à « reprendre confiance en eux ». Il est clair pour elle que les parents ont perdu en autorité face à leurs adolescents, et rappelle que ces derniers « n’ont pas de vie privée », estimant normal qu’un parent fouille la chambre ou le téléphone portable de sa progéniture. 

Deuxième cause de l’augmentation de la violence chez les jeunes selon l’ancienne députée des Bouches-du-Rhône : les réseaux sociaux. Inflexible, elle affirme : « les réseaux sociaux sont une arme de destruction massive de notre jeunesse ». Elle précise travailler sur plus de régulation sur internet, rappelant la prise de position du gouvernement en juillet dernier avec la loi plaçant la majorité numérique à 15 ans pour protéger les enfants et lutter contre la haine en ligne. Malgré son travail et ses ambitions, elle avoue à demi-mot « la puissance publique ne peut pas tout », enjoignant donc les parents et les membres du personnel éducatif à prendre leurs responsabilités dans cette lutte contre les dérives de la jeunesse. 

Des mesures autoritaires ? 

Pourtant, l’exécutif pourrait imposer des règles, comme à Béziers, où le maire Robert Ménard propose de mettre en place un couvre-feu à partir de 23 heures pour les jeunes non accompagnés de moins de 13 ans. Pour Sabrina Agresti-Roubache, il s’agit encore d’une interdiction qui devrait être portée par les parents, rappelant qu’un mineur « n’a pas à être seul la nuit dehors ». Le service militaire ? Pas une solution non plus, pour la femme politique. 

Questionnée sur son manque d’action et sa concentration sur le débat plus que sur des mesures concrètes, la secrétaire d’État se défend en rappelant son engagement pour créer plus d’EPIDE, des établissement pour aider les jeunes en décrochement de 18 à 25 à s’insérer sur le marché du travail, et sa lutte pour donner le statut de repentie aux mères « nourrices », forcées par des malfrats à stocker de la drogue. Des prises de positions pouvant sembler aux périphéries des problèmes imputant à l’Éducation Nationale : la femme politique se justifie en disant qu’elle regarde à 10 voire 15 ans dans le futur, expliquant la difficulté face à laquelle le pouvoir est confronté dans cette lutte.