L’exécution de deux agents pénitentiaires à un péage d’Incarville lors de la fuite d’un prisonnier questionne sur l’augmentation de la violence en France liée au trafic de drogue. À ce sujet, notre invitée Marie Toussaint condamne ce « drame terrible » et exprime ses condoléances aux familles des victimes. Elle déplore l’état du narcotrafic français, qu’elle rapproche du grand banditisme. Selon elle, les narcotraficants auraient des méthodes comme celles « des cartels mexicains » qui résulteraient de l’indifférence généralisée du milieu carcéral, que ce soit des conditions de détention ou des conditions de travail du personnel pénitentiaire. Un drame qui aurait donc pu être évité si l’État s’intéressait davantage aux prisons et à la situation « explosive » décrite depuis plusieurs années par les professionnels du milieu, selon la tête de liste des Écologistes aux européennes.
Pour les ministres de l’Intérieur et de la Justice, le problème du narcotrafic commence dès les consommateurs qu’ils condamnent avec véhémence. À ceci, les Écologistes, partisans de la légalisation du cannabis, répondent qu’il faut « expérimenter », car les opérations musclées comme Place Nette, qui ne font que déplacer le trafic, « ne vont pas suffire ». Loin d’être naïfs, ils rappellent l’importance de l’autorité pour lutter contre le trafic de drogues. Marie Toussaint détaille le programme : retour de la police de proximité, lutte contre le blanchiment d’argent, besoin de services publics dans les quartiers en difficulté, pour que les jeunes aient d’autres options que de tomber dans le trafic.
Toujours au sujet de la violence qui agite le pays, un mort est à déplorer en Nouvelle-Calédonie après une deuxième nuit d’émeutes au sujet de la révision constitutionnelle de l’île votée à l’Assemblée, qui constitue pour les indépendantistes un moyen utilisé par l’Élysée pour invisibiliser encore plus le peuple autochtone kanak. Pour Marie Toussaint, la réponse réside dans le « dialogue » : « tout doit être fait pour qu’une négociation soit faite ». Elle appelle des personnes plus diplomates que Gérald Darmanin, selon elle, comme Michel Rocard, Edgar Pisani, ou encore Lionel Jospin, à prendre part aux discussions avec le peuple calédonien. Elle indique « comprendre » la colère, car la « frustration vient de loin » et que le vote passé au Palais Bourbon a eu pour effet de « craquer une allumette dans un baril de poudre ».
Le lien entre santé et écologie
La tête de liste des Écologistes aux européennes a indiqué en début de semaine vouloir faire de la santé la « nouvelle boussole des politiques publiques ». Elle rappelle le lien déjà établi entre la santé de la nature et la nôtre, et déplore les politiques d’austérité menées par le gouvernement, au mépris de l’environnement comme de la population. Selon elle, l’Europe a besoin d’un service public européen du médicament : « il faut qu’on produise en Europe ce dont l’Europe a besoin », fustige-t-elle, rappelant la situation pendant la pandémie où le continent a couru derrière le matériel et l’accès aux médicaments. D’un autre côté, elle exprime l’importance de « lutter contre la civilisation des toxiques », c’est-à-dire lutter contre les politiques qui autorisent l’utilisation à grande échelle de produits toxiques, notamment dans l’agriculture, et qui ont pour conséquence de créer une catastrophe sanitaire.
Marie Toussaint a notamment mis en lumière des rapports sur les cancers pédiatriques qui démontrent les effets cocktails de la mauvaise qualité de l’eau minérale Nestlé ou encore de l’utilisation du glyphosate sur la santé des plus jeunes. Elle insiste sur l’importance de mener les études jusqu’à leur terme : « lorsqu’il y a eu des enquêtes, elles se sont arrêtées très vite pour de basses raisons financières », explique-t-elle. Elle manifeste la préoccupation « sincère » de sa famille politique pour les cas de cancers pédiatriques et indique qu’on « ne peut pas fermer les yeux sur la situation dramatique de ces familles ». Pour elle, la seule solution pour lutter contre cette situation et en faveur du pacte vert proposé par la coalition de gauche est de voter pour son parti : « le seul vote utile est le vote écologiste ».