Les concertations sur la réforme des retraites se poursuivent. Âge de départ, régimes spéciaux… La Première ministre, Élisabeth Borne en a dessiné les contours la semaine dernière dans les colonnes du journal Le Parisien. De son côté, le président de la République a réaffirmé sa volonté de mener à bien ce projet. « Il ne faut pas être bravache et dire j’irai au bout. Oui, nous devons faire cette réforme », a affirmé le chef de l’État, samedi 3 décembre sur TF1 et LCI, en marge de son déplacement aux États-Unis. Ce dossier épineux divise. « Je suis préoccupé par la situation des travailleurs à qui on va potentiellement demander de travailler trois ans de plus, y compris lorsqu’ils ont commencé à travailler jeune ». La Première ministre devrait présenter le texte définitif le 15 décembre pour une mise en vigueur avant l’été. Parmi les principales mesures ? Une allongement progressif de l’âge légal du départ à la retraite à 65 ans d’ici 2031. « Ils sont en train d’essayer de créer un impôt sur les travailleurs. (…) Aucun décrochage du système des retraites n’est annoncé. Il y a une volonté de faire financer d’autres politiques publiques qui pourraient l’être par d’autres moyens, notamment la fiscalité », commente Laurent Berger, estimant que cette réforme allait toucher « les plus modestes ». « Ce n’est pas un report de l’âge légal à la retraite qui sera plus juste », renchérit le secrétaire général, qui doit être reçu le 7 décembre. II l’assure : Si un report de l’âge légal est annoncé, « il y aura de la conflictualité sociale en janvier » et la CFDT y prendra part. « Il y aura de la mobilisation lorsque le texte arrivera en Conseil des ministres en janvier », assure Laurent Berger. « C’est la réforme la plus dure et la moins sociale que l’on puisse faire », ajoute-il.
Certains redoutent notamment des grèves dès le mois de décembre, lors des fêtes de Noël, notamment les usagers de la SNCF. Ce week-end a été marqué par la grève des contrôleurs entraînant la suppression de près de 60% des trains en France. « Je ne suis pas pour les perturbations au moment des fêtes. Mais cela signifie que la direction de la SNCF doit répondre cette semaine aux préoccupations. Il n’y a eu aucune avancée depuis le 27 octobre », estime Laurent Berger. Alors que l’inflation continue de sévir, la hausse du pass Navigo en Île-de-France, de 75 à 90 euros, est source d’inquiétude pour les franciliens. Sur le sujet, un bras de fer oppose le gouvernement à la région Île-de-France. « Il faut répartir les efforts. Cela va créer de la conflictualité au pire moment. Il y a une difficulté à pouvoir vivre décemment, également au niveau énergétique. Il faut être raisonnable », réagit Laurent Berger, qui appelle à la vigilance pour éviter un « gros conflit social » d’ici janvier.