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Le lundi 17 mai, le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger est l’invité des 4 vérités sur France 2. À deux jours de la réouverture des commerces, restaurants, bars et lieux culturels, Élisabeth Borne veut proposer aux commerçants d’obtenir des dérogations pour rattraper leur retard. « Cela ne peut se faire que s’il y a un accord avec les salariés, c’est la condition sine-qua-none », a-t-il estimé au micro de Caroline Roux. Et de préciser : « Pour les ouvertures du dimanche la loi prévoit soit des accords territoriaux, avec les représentants des organisations syndicales, soit avec les entreprises avec des majorations et récupérations ».
 Sur le plan du télétravail, alors que le président de la République appelle à un assouplissement, Laurent Berger est attentif à la mise en place d’un cadre. « Il y a des salariés qui ont profondément envie de revenir en présentiel, d’autres qui ont un peu de craintes. Il va falloir jongler avec ça. (…) Il y a un accord-cadre depuis décembre dernier, que l’on a signé avec le patronat. Il faut qu’il s’applique à présent dans les entreprises pour qu’il s’applique en période normale ». Mais le responsable a surtout alerté sur les conditions de travail et appelle au « dialogue social ». « Il y a un phénomène physique et psychologique de la reprise d’activité. Il faut accompagner, il faut de la compréhension avec les salariés… Ce sera déterminant », a-t-il déclaré.

Concernant la politique économique du gouvernement, le « quoi qu’il en coûte », initié par le président de la République a-t-il permis d’éviter une vague de faillites de grande ampleur ? « Cela a permis de maintenir le revenu des travailleurs ainsi que la survie des entreprises. Maintenant, il faut voir comment cela va se passer lors du débranchement des aides », a estimé Laurent Berger. « On peut craindre que des établissements, surtout dans l’hôtellerie et la restauration, aient du mal à s’en relever ».

10% de la population en situation de pauvreté

Y a-t-il un risque social ? Sur ce point, le responsable syndical est clair : la crise du Covid-19 a clairement creusé les inégalités. « 10 % de la population est en situation de pauvreté. Particulièrement les jeunes, qui ont payé très cher cette crise : sur l’emploi, la formation et sur leur vie en général ». Une raison pour laquelle il plaide pour une taxation temporaire des plus fortunés pour financer un « plan de rattrapage et de solidarité ». « L’idée n’est pas de dire que rien n’a été fait. L’idée est de dire qu’il va y avoir une période de rattrapage et qu’il va falloir financer un plan de solidarité ». À quelques semaines des élections régionales, et alors que le Rassemblement national apparaît comme favori dans plusieurs régions, Laurent Berger déplore l’absence de la gauche sur ces questions. « Si on veut combattre le Rassemblement national, il faut des réponses sociales. Je fais partie de ceux qui combattront toujours ce parti qui est mortifère pour notre démocratie, mais aussi pour les plus pauvres », a-t-il admis.

Enfin, le secrétaire général de la CFDT a aussi réitéré son mécontentement vis-à-vis de la dernière réforme de l’assurance-chômage. L’organisation syndicale déposera cette semaine son recours au Conseil d’État. « Cette réforme est injuste et inégalitaire. Elle ne touche pas de la même manière les salariés. (…) On ne lutte pas contre la précarité en tapant sur ceux qui touchent 500, 600 ou 700 euros d’indemnité chômage par mois ».