Pierre Larrouturou s’inscrit dans la course aux européennes. Cette semaine, la tête de liste de Nouvelle Donne a publié une tribune dans le journal Le Monde. L’occasion de dévoiler dans les grandes lignes son programme. Et ce dernier tire le même constat que le Président de la République sur l’instabilité de l’Europe « en danger de mort ». Dans son nouveau discours à La Sorbonne, Emmanuel Macron n’a pas mâché ses mots et a tenu des propos particulièrement alarmistes. Un point de vue sur l’état de l’Europe que partage le candidat Nouvelle Donne, bien qu’il souhaite lui donner une toute autre trajectoire. « Pour nous la priorité, c’est de sortir de la crise sociale » explique notre invité qui milite ardemment pour l’amélioration de la condition des agriculteurs.
Hier soir, les agences de notation ont mis fin au suspens en dévoilant la note de la France. Contre toute attente et malgré des prévisions très pessimistes dues au déficit record de 5,5% en 2023, l’Hexagone conserve sa note positive. Une bonne nouvelle si l’on considère que la France pourra emprunter de l’argent à un taux moindre que si la note avait été dégradée. Pour Pierre Larrouturou, cela est encore nettement insuffisant pour résoudre la crise économique dans laquelle le pays s’est enlisé : « Je préférerais qu’on arrête le dumping fiscal et social […] il n’y a que les milliardaires qui profitent de cette politique ». Pour redistribuer les cartes du jeu, notre invité souhaite augmenter les impôts des catégories les plus aisées ce qui aurait pour effet de redresser les hôpitaux et régler le problème des retraites. Ce dernier planche déjà sur un référendum comme antidote au marasme que connaîtrait l’Europe : « L’objectif c’est de réorienter l’Europe […] on veut des critères sociaux pour faire baisser les loyers, pour une Europe qui s’intéresse à la vie quotidienne, qui fait baisser les factures comme en Espagne. Aujourd’hui tout est bloqué » martèle l’élu européen Nouvelle Donne qui préconise un électrochoc pour sauver le climat et la cohésion sociale. Bien décidé à faire bouger les lignes avec l’espoir de réunir la gauche et les écologistes pour former une alliance, Pierre Larrouturou sous l’égide de Nouvelle Donne a rédigé un traité clé en main qui permettrait de mettre 300 milliards sur le climat. Et pour financer ce projet, « il faut un impôt européen sur les grandes entreprises ».
Pour Emmanuel Macron, la priorité est tout autre. Selon le chef d’État, il faut s’armer militairement compte tenu des tensions aux portes de l’Europe, et particulièrement en Ukraine, et se protéger économiquement face aux concurrents chinois et américains. Un discours presque inaudible pour Pierre Larrouturou qui se bat actuellement au Parlement européen « pour qu’on puisse garder notre industrie », et ce, malgré le blocage de la France qui rejette l’idée d'une taxe de transaction.
Semaine de 4 jours : le débat
Parmi les nombreux combats que mène le cofondateur de Nouvelle Donne depuis des années, la semaine de 32 heures en quatre jours divise. Ce dernier vient même de publier un nouveau livre à ce sujet. Un projet ambitieux sur lequel le Premier ministre Gabriel Attal n’est pas complètement opposé, bien qu’il souhaite revoir la copie de l’élu européen. De son côté, Matignon propose de tester la semaine de 36 heures par semaine. Mais Pierre Larrouturou ne compte pas renoncer : « Il y a déjà eu 500 entreprises qui sont passées à 4 jours 32h sans baisser les salaires […] l’idée c’est que si l’entreprise passe à quatre jours et qu’elle crée des emplois, elle arrête de payer les cotisations chômage comme ça c’est équilibré pour tout le monde » défend notre invité. Si ce modèle a été adopté pour d’autres pays de l’Union européenne, le bilan des 35 heures en France reste encore mitigé et controversé pour entamer la bascule à 32 heures. « Il faut y aller vraiment avec des exonérations pour ceux qui vont créer des emplois » explique l'élu européen.