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Jordan Bardella, le président du parti d’extrême-droite fondé par Marine Le Pen, revient sur les propos qu’il a tenu dans le Journal du Dimanche ce weekend : « ma plus grande peur, c’est de décevoir ». Il explique cette phrase sur le plateau de Télématin, indiquant qu’il est « conscient de l’imminente responsabilité qui pèse sur ses épaules » en tant que chef d’un parti qui pourrait arriver au pouvoir dans les prochaines années ; rappelant que « la politique, c’est aussi des sentiments, on reste des hommes et des femmes comme tout le monde ». 

Le président de la République va tenir aujourd’hui un discours à la Sorbonne sur le thème de l’Europe, discours où le président du Rassemblement national a indiqué, au micro de Thomas Sotto, ne pas se rendre. Il estime l’invitation d’Emmanuel Macron « provocatrice » puisqu’il le considère comme son grand adversaire politique et quelqu’un qui se fiche de l’Europe : « je pense qu’Emmanuel Macron sera le seul à se réjouir s’il y a des abstentions le 9 juin ». Pour son propre programme dans la campagne des élections européennes, Jordan Bardella annonce son intention de résister au pacte vert (qui vise à interdire les moteurs thermiques d’ici 2035) qui pèserait, selon lui, trop lourd sur le pouvoir d’achat, ainsi que protéger le continent d’une concurrence internationale qu’il estime « déloyale », et insister sur plus de patriotisme économique en France. 

Un programme antisocial 

Autre sujet au cœur du programme du Rassemblement national : l’immigration. L’homme politique avoue avoir retiré Saidali Boina Hamissi, le délégué départemental de Marine Le Pen à Mayotte, de sa liste aux élections européennes. La cause ? Des déclarations précédemment faites par ce dernier mettant mal à l’aise les représentants de l’extrême-droite. Il a notamment qualifié les migrants comoriens de « vermines », tenu des propos complotistes sur la pandémie de coronavirus, fait l’éloge de Vladimir Poutine, et parlé de « soumission de la femme ». 

Il soutient à l’inverse la candidature de Fabrice Leggeri, ancien patron de Frontex, et accusé de crimes contre l’humanité par diverses associations. Jordan Bardella défend son collaborateur et s’estime fier de son travail fait « au service de la France » de renvoyer des migrants clandestins dans leurs pays d’origine. Pour lui, les ONG qui combattent les positions anti-immigrationnistes prônées par le RN sont « complices du trafic d’être humains ». Il indique également souhaiter que les demandes d’asile soient traitées dans les pays d’origine, et non sur le sol français. 

Autre sujet dans les préoccupations du jeune leader d’extrême-droite : la gestation pour autrui. Sur la plateau de France 2, il s’annonce « opposé » à ce droit, considérant qu’il « participe à une logique de marchandisation du corps des femmes ». Rappelons que la GPA reste interdite en France. Questionné à propos de la mise en examen de Mathilde Panot pour apologie du terrorisme, Jordan Bardella estime que les propos tenus par des représentants de la France insoumise « fleurtent avec les communautarismes les plus hostiles à notre civilisation ». Enfin, le « retour à l’autorité » proclamé par le gouvernement n’est pas assez « ferme » pour le conseiller régional d'Île-de-France, qui veut retirer les allocations familiales des ménages avec des enfants délinquants, et « responsabiliser les parents face à la violence et l’ensauvagement ». Il se dit favorable à un couvre-feu généralisé pour les mineurs.