À l’approche du scrutin du dimanche 9 juin 2024, les responsables politiques sont tous mobilisés dans le but de motiver les électeurs à se déplacer afin de combattre l'abstention. Lors des dernières élections européennes, en 2019, seulement 18% des inscrits s’étaient exprimés, faisant de l'abstentionnisme le premier parti de France, et de loin. Ainsi, Marine Le Pen invite les électeurs à aller voter « parce que c’est le moyen de se défendre des injustices », rappelant que, dans l’urne, toutes les voix se valent. Alors que les décisions prises au sein de l’Union européennes impactent directement la vie de Français, il est primordial pour l’ancienne candidate à la présidentielle de voter « pour conserver le pouvoir de décider ».
Tandis que la liste RN menée par Jordan Bardella caracole au sommet des sondages avec environ 33% d’intentions de vote selon Ipsos, la liste du parti présidentiel se traîne avec 16% d’intentions de vote. Si le parti fondé par Jean-Marie Le Pen obtient finalement une majorité de vote, sa fille considère qu’il faudra tirer certaines conclusions. « Les Français ne veulent plus de l’Union européenne telle qu’elle se construit déjà depuis des années », martèle-t-elle, en citant en exemple le Pacte Immigration et le Pacte Vert. Le Rassemblement national est, en effet, farouchement opposé à plusieurs mesures actuellement en discussion comme le rapport Verhofstadt, qui supprime le droit de véto, l’élargissement de l’Union à 37 pays, incluant ainsi l’Ukraine et les pays des Balkans, ou encore la mise en place d’un impôt européen. Et la volonté de sortir de l’UE ? « Non, nous l’avons dit très clairement ».
Dans la mesure où la liste menée par Jordan Bardella serait en tête du scrutin dimanche, Marine Le Pen souhaite qu’Emmanuel Macron prenne la mesure des résultats. Alors que le RN se place en tête des sondages selon Ipsos, il se positionne donc comme la première force d’opposition du pays et devrait, selon Marine Le Pen, être considéré comme tel par le président qui « devra en tirer les conséquences ». Elle appelle ainsi à une dissolution de l’assemblée nationale dans le cas où son parti remporte l’élection de dimanche : « ça me paraîtrait profondément démocratique ».
Une campagne aux multiples polémiques
Le président doit s’exprimer jeudi 6 juin 2024, à trois jours du scrutin, lors d’une interview à l’occasion des 80 ans du débarquement, retransmise en simultanée sur France 2 et TF1 à l’heure du JT. Une annonce qui a provoqué une levée de boucliers à gauche comme à droite. Les Républicains et La France Insoumise ont annoncé saisir l’ARCOM, le RN, lui, ne compte pas le faire.
Suite à la polémique qui a éclaté ce dimanche 2 juin en raison d’un tweet du RN qui s’adressait directement aux gendarmes et aux policiers, les invitant à aller vote le 9 juin pour la liste de Jordan Bardella, le directeur de la gendarmerie a jugé cette action « d’entorse au statut de militaire ». Marine Le Pen se défend : « Il n’y a rien à reprocher au Rassemblement national, nous avons parfaitement respecté la loi, nous parlerons aux gendarmes, nous parlerons aux militaires, et nous parlerons à tous les français ».